INTERVIEW Raï « Pour moi le football était avant tout un jeu! »

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Raï restera à jamais dans le cœur des amoureux du ballon rond. Symbole de la grande époque du PSG ,son nom est synonyme de succès, de victoires, de trophées, mais aussi de classe, de talent, d’élégance. Un vrai sportif avec un esprit sain dans un corps sain. Timide et discret dans la vie, il éclipsait tous les autres balle au pied. Son amour de la France est profond et sincère, son esprit toujours irréprochable. Il était le joueur que tous les entraîneurs et tous les supporters rêvent d’avoir dans leur club.  aujourd’hui âgé de 42 ans,il a créé une association Gol De Lettra qui aide les quartiers défavorisés dans son pays.
Rai est venu présenter au public toulousain le match de gala qu’il organise le 10 juin au stade Ernest Wallon en collaboration avec son ancien coéquipier, le Toulousain Jimmy Algerino, ancien défenseur du PSG. D’anciens joueurs de football dont son propre frère, l’immense Socrates, ancien capitaine de l’équipe du Brésil éliminée en 1/4 de finale par les Bleus de Platini au Mondial de Mexico en 1986, affronteront une équipe de sportifs toulousains.
On ne remerciera jamais assez nos amis de FOOT31 de nous avoir permis de rencontrer l’une des grandes figures de notre planète football.


MEDIA-PITCHOUNES : Nous sommes une association qui lutte contre toutes sortes d’incivilités dans les stades, en as-tu déjà été victime dans ta carrière ?

Raï: Moi personnellement non, mais j’ai des amis brésiliens comme VALDO qui me racontait avant que j’arrive au PSG qu’il y’avait souvent à son égard des manifestations racistes de la part de certains supporters, mais également BERNARD LAMA. Notre association lutte également contre toutes ces dérives et je vous félicite d’en être le porte drapeau ici en France. C’est important que les jeunes en prennent conscience et se mobilisent pour défendre toutes ces valeurs. Le football reste le sport le plus populaire au monde, et les actes racistes dans les stades est malheureusement le reflet de notre société actuelle.

MEDIA-PITCHOUNES : Existe t-il une solution pour éradiquer ce phénomène ?

Raï: Cela doit commencer par un travail éducatif en se servant des valeurs que dégage le sport en général pour sensibiliser notre société. Quand il y’a des dérives, je pense qu’il faut être exemplaire dans la punition, il faut parfois savoir être dur ! On a trop laissé par le passé des actes ou des gestes impunis ce qui a engendré les incivilités actuelles.

MEDIA-PITCHOUNES : Avez-vous les mêmes problèmes au Brésil ?

Raï: Oui, ca existe aussi malheureusement, nous n’avons pas trop de racisme de couleurs, le Brésil a une culture de métissage, mais plus sur du racisme social, les gens venant de milieux défavorisés sont souvent pris pour cibles et des préjugés se fondent.

MEDIA-PITCHOUNES : L’arbitre est-il respecté au Brésil ?

Raï: C’est une chose qui s’est beaucoup améliorée, l’arbitre est en général respecté même si ce n’est pas encore parfait. Pour ca aussi, cela doit passer par la formation des jeunes, les sensibiliser au départ et bien leur faire comprendre qu’il fait parti de jeu.

MEDIA-PITCHOUNES : Le geste de Zidane en finale de coupe du monde, qu’en as- tu pensé ?

Raï: j’étais étonné, je l’ai croisé quelque fois, c’est un être calme, gentil… C’est une grande idole et faire ca lors d’une finale de coupe du monde, il le sait, ce n’est pas le bon exemple. Autour du foot, il y’a beaucoup de pression, de stress et ce soir la, il a vraiment perdu la tête, et peut-être un nouveau titre pour la France car si il reste sur le terrain, je pense que la France pouvait-être championne. C’est dommage de finir une carrière comme ca mais cela n’enlève en rien le grand champion qu’il est.

MEDIA-PITCHOUNES : Le foot au Brésil est-une vraie culture, si tu devais le comparer au foot européen ?

Raï: J’ai une définition pour bien expliquer cette différence. Le football quand il est venu d’Angleterre au Brésil, le ballon est arrivé comme une compétition, nous, nous l’avons prit comme un jeu ! C’est la grosse différence qui se retrouve dans nos gestes. Le jeune brésilien, ne fera pas du foot pour la médaille mais vraiment pour s’amuser, il travaille beaucoup la technique en laissant l’aspect tactique de coté. Au Brésil, on s’amuse beaucoup le week-end entre amis mais sans forcément passer par un club.
Tous les Brésiliens essaient de jouer au moins une fois dans leur vie au football, dans la rue, à la plage, c’est une passion quotidienne qui serait peut-être encore plus efficace si elle était mieux encadrée. Peut-être.

MEDIA-PITCHOUNES : Tu as commencé à quel âge ?

Raï: J’ai été repéré dans mon quartier parce que tous les soirs, avec un groupe d’amis, nous jouions dans la rue. Un de mes copains faisant déjà partie d’un club pro, c’est lui qui m’a poussé à tenter ma chance. J’avais 14 ans et je n’avais jamais ressenti le besoin de pratiquer le football autrement que pour m’amuser jusqu’à cet âge. Pour moi, le football etait avant tout un jeu.

MEDIA-PITCHOUNES : Partir du Brésil pour jouer en France, comment as-tu vécu ce changement ?

Raï: L’adaptation n’étais pas évidente, d’abord en dehors du foot, le froid, la langue… ensuite au niveau du jeu, chez nous c’est plus technique, plus concentré dans les espaces alors qu’ici, ce sont de longues passes, un jeu physique et il m’a fallu presque une saison pour m’y adapter.

MEDIA-PITCHOUNES : Ta consécration, c’est un titre de champion du monde en 94?

Raï: C’est le rêve de tout brésilien, d’abord être joueur puis être titré avec la Seleção ! Pour ma génération, c’était très important car le Brésil n’était plus champion depuis 24 ans ! Pour un pays comme le notre, qui a de l’orgueil et la fierté d’avoir le meilleur foot du monde, passer autant de temps sans gagner c’était terrible pour tout un peuple. Nous avons remit le Brésil au plus au niveau sur la scène internationale, il y’a eu ensuite la finale 98…(rire) puis le titre en 2002.

MEDIA-PITCHOUNES : Tu es le plus « Français » des brésiliens, et tu créer toujours l’évènement à chaque visite ?

Raï: La France est une expérience qui a marquée ma vie, que cela soit professionnelle et personnelle, j’adore ce pays et je suis tres sensible au fait que les français soit aussi mobilisés par l’action que je mène au sein de ma fondation, Et ça, ça me touche beaucoup.

MEDIA-PITCHOUNES : Hier soir tu as assisté au match de rugby stade toulousain-Paris, tes impressions ?

Raï: Il y’avait une superbe ambiance, je suis régulièrement le rugby à la télé mais c’était la première fois que j’assistais à un match, et j’ai vraiment envie d’y retourner, l’ambiance, ce stade, toute la partie physique et tactique, c’était vraiment impressionnant. Tous ces supporters derrière Toulouse me rappellent un peu certaines ambiances au Brésil… je crois que le sud-ouest est encore plus proche de mon pays à travers les valeurs qui caractérisent ses habitants, leur comportement et la chaleur humaine qu’ils dégagent.

MEDIA-PITCHOUNES : Quel est le rôle de ta fondation GOL de LETRA ?

Raï: Une équipe de coordinateurs pédagogiques encadre les enfants. Nous leur offrons des opportunités culturelles et éducatives. Nous voulons leur donner des armes pour qu’ils s’en sortent dans la vie. Les réalisations ont été nombreuses, elles me rendent fiers, mais il y a encore tellement à faire. Une fondation comme Gol de Letra, a acquis sa crédibilité au fil des ans, à travers la reconnaissance de l’UNESCO notamment, elle agit pour améliorer le quotidien des enfants à travers la création de centres de formation sportifs, culturels, informatiques, littéraires… qui sont à la source de la transformation sociale des quartiers défavorisés. On a commencé il y a dix ans à Sao Paulo, cinq ans à Rio et l’argent sert à maintenir les structures et à en créer d’autres pour accueillir davantage de jeunes.

MEDIA-PITCHOUNES : Tu seras sur le terrain ?

Raï: Oui bien sur, je joue davantage au foot en salle mais, même si je cours moins, je me sens mieux lorsqu’il y a plus d’espace. Mais je vais m’entraîner d’ici le 10 juin pour être le plus en forme possible. Je serai prêt (rires) ! Il le faudra parce qu’il y aura du beau monde, Leonardo et Socrates notamment. Même si mon frère a 54 ans, il continue d’être un mythe au Brésil et en Europe. Chaque fois que nous avons besoin de lui, il participe, surtout quand c’est en France, un pays qu’il adore.

MEDIA-PITCHOUNES : Tu t’attends à ce que cette journée du 10 juin soit mobilisatrice ?

Raï: Pour l’année de la France au Brésil, je l’espère. En plus, nous sommes dans une région sportive ici à Toulouse donc nous avons voulu réunir des sportifs de toutes les disciplines, avec des enfants et le beau temps… ça va être sympa. J’invite tout le monde à venir parce qu’on va bien s’amuser à regarder jouer des sportifs de plusieurs disciplines, plusieurs nationalités et plusieurs générations.

Media-Pitchounes le 30.03.2009 par KEVIN

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