INTERVIEW JEAN PIERRE ESCALETTES « La liberté nous interdit … d’interdire »
Premier grand rendez-vous dans la mise en oeuvre du projet « TOUS ENSEMBLE » porté par les MEDIA-PITCHOUNES.
C’est accompagné de FERNAND DUCHAUSSOY, président de la ligue amateur de la FFF que monsieur JEAN PIERRE ESCALETTES à rejoint dans un salon de l’hôtel Mercure les jeunes Pitchounes. Face à eux, deux êtres attachants et passionnés par la mission qu’on leur a remis en les élisant à la tète de la fédération Française de Football.
L’un, JP ESCALETTES est originaire de Béziers, l’autre, F. DUCHAUSSOY du Nord Pas de Calais! Deux hommes distants par leurs origines, mais bien sur la même ligne quand il faut défendre et porter au plus haut le football français.
Nombre de sujets non pu être traités, leurs temps étant comptés, une petite heure, les 5 « apprentis reporters » en auraient demandés encore…
MEDIA-PITCHOUNES : Quel a été votre parcours avant d’être nommé président de la FFF ?
J.PIERRE ESCALETTES : Pour commencer, nous faisons ca pour le plaisir, nous sommes bénévoles, je tiens à le préciser. Nous étions tous deux professeur avant ; moi d’anglais et Fernand en physique. Nous avons un parcours un peu semblable ; on commence par mettre un pied dans un club, ensuite le district qui correspond au département, puis une région qui s’appelle une ligue chez nous. Moi c’était l’Aquitaine, Fernand lui, c’était le Nord Pas de Calais. Par la suite, au niveau fédéral, il y’à une ligue amateur qui regroupe toutes ces ligues régionales, Fernand en est le président actuel, moi je l’ai été avant lui ; et pour finir, un jour, quelques dirigeants vous sollicitent pour être le président de la FFF, moi j’ai accepté, peut-être que Fernand l’acceptera également à son tour…
FERNAND DUCHAUSSOY : Pour préciser, dans le « club », c’est un tout, on peut-être joueur ou simple bénévole à l’école de foot, du secrétariat, etc… Tout vient du jeu au départ, et de l’amour du ballon !
MEDIA-PITCHOUNES : En quoi consiste le rôle de président du football français ?
J.P ESCALETTES : Le rôle d’un président de la FFF, c’est déjà de faire vivre les gens ensemble ; il y’à des pros, des amateurs, des dirigeants, des sélectionneurs… Tout un tas de gens qui doivent tous tirer dans le même sens, celui du football ! Qu’ils soient permanents, qu’ils en fassent leurs métiers, qu’ils soient hommes, femmes, jeunes, vieux… Qu’ils soient patients, ou impatients … Qu’ils soient des divas ou de simples footballeurs… Le rôle d’un président est un rôle de médiateur, d’animateur, ou fédérateur pour tous ces gens. Le président doit être la pour arrondir les angles, et il souhaite, il rêve que tous le monde est le même but, celui de faire avancer le football français ! C’est donc un rôle de relation humaine plus qu’autres choses. On ne demande pas de réelles compétences pour ce poste, mais avant tout des compétences humaines ! … Faut pas être idiot quand même !…
MEDIA-PITCHOUNES : Quelles sont les différences entre la FFF et la ligue professionnel de football ?
J.P ESCALETTES : Alors déjà, c’est la première erreur ! Il n’y à aucunes différences entre les deux puisque la ligue pro fait partie de la FFF ! Mais rassurez-vous, vous n’êtes malheureusement pas les seuls à la commettre, c’est classique, et nous, nous essayons de lutter pour bien le préciser.
Au sein de la fédération, il y’à la ligue amateur, …Fernand en est le patron ! Il y’à la ligue professionnel,… le moustachu ! Fréderic Thiriez !
Chacun est libre de travailler dans son domaine, mais il y’à un arbitre !… Mon rôle en tant que président de la FFF !
F.DUCHAUSSOY : Vous ne connaissez pas la démarche amateur dans le football français et au sein de la FFF car on parle logiquement plus de la ligue pro. Pour information, la ligue pro, c’est environ 45 clubs, la ligue amateur c’est 18.000 ! La ligue pro, c’est un gros millier de footballeurs, de notre coté ce n’est pas moins de 2.300.000 ! D’un coté, il y’à beaucoup d’argent, de l’autre nettement moins … Beaucoup plus de médiatisation à juste titre pour les matchs de ligue 1, juste en dessous de l’équipe de France qui est le sommet de notre fédération. Mais ce qu’il faut également préciser, le patron de l’équipe de France, ce n’est pas Fréderic THIRIEZ, mais J.Pierre ESCALETTES ! Les relations avec l’UEFA ou la FIFA, c’est également lui, ils ne reconnaissent qu’une seule chose, les fédérations et non les ligues professionnelles.
A présent, et ce pour quoi je me bats, il ne faut surtout pas oublier, que n’importe quel joueur de l’équipe de France, vient un moment ou un autre du football amateur…
MEDIA-PITCHOUNES : En tant que président de la FFF, quelles relations entretenez-vous avec ces deux ligues et quelles sont leurs projets communs ?
J.P ESCALETTES : Très bonnes ! Il y’en à un qui s’occupe de la masse et l’autre de l’élite ! Mais si vous réfléchissez, il n’y à pas d’élite sans la masse, il n’y à pas de foot pro si il n’y à personne en bas… C’est comme une maison ! Si vous enlevez les fondations, le toit va se casser la figure ! Le toit est beau et magnifique parce que les amateurs sont la ! Alors, travaillons ensemble, vivons ensemble en signant des protocoles ou des conventions… Mais dire qu’il n’y à pas de temps à autres des nuages serait mentir, mais globalement, cela fonctionne bien et les hommes se respectent et se comprennent.
MEDIA-PITCHOUNES : Quelle est l’implication de la FFF envers les dérives violentes et racistes dans nos stades ?
J.P ESCALETTES : Comme nous venons de le dire, il y’à le foot amateur et le foot pro. Les violences dont on parle, que l’on médiatise, que l’on affiche à la télé ou aux radios, ce sont des violences inadmissibles qui ont lieu dans les tribunes du foot professionnel. Nous nous battons contre ces gens la, ils ne sont pas nombreux, et doivent être exclus des stades, nous n’avons pas besoin d’eux ! Mais il y’a d’autres dérives également dans le foot amateur, ou la aussi, il y’à des gens qui ne respectent pas les arbitres, qui contestent, qui n’acceptent pas les règles que l’on doit accepter dans toutes sociétés ; et ca ! C’est la lutte quotidienne de FERNAND et toute son équipe…
F.DUCHAUSSOY : Le football malgré tout reste un des outils primordiaux notamment dans les quartiers. Quand il y’a eu les violences urbaines dans ces quartiers, la seule activité qui continuait le samedi ou le dimanche, c’était le football ! A cette époque, j’étais président de la Ligue Nord-Pas de Calais, il y avait des quartiers sur Roubaix ou Tourcoing extrêmement difficiles, et le temps d’un match, les violences s’arrêtaient…
Pour relativiser un peu les choses, en France, il y’a un million de matchs tous les weekends ! Et c’est malheureusement impossible qu’ils ne se passent rien nulle part, forcement sur cette quantité, il y’aura toujours une poignée d’imbéciles !
Mais le football a un rôle social extraordinaire ! Dans les vestiaires, ils se trouvent des gens de toutes les couleurs, de toutes nationalités qui se respectent grâce à leurs maillots !
Quand on voit l’affaire OUADDOU ; l’espèce de « Tsunami » médiatique que cela à provoqué pour une personne raciste dans un stade… Cela a malheureusement toujours existé, à une certaine époque dans ma région du Nord, il y’avait beaucoup de Polonais ou italiens venues travailler pour exploiter les mines, et le dimanche, au bord des terrains, on entendait fréquemment des « sales polaks ! » ou « sales ritals ! »… On a déjà connu tous ca, la « connerie » humaine n’a malheureusement pas attendu la médiatisation du football … !
Le football est un reflet de notre société, et du coup subit également ses dérives. Il faut certes les dénoncer, mais par pitié ! Donner également tous ce que cela apporte ! J’étais dernièrement à Rennes, il y avaient 5000 gamins de toutes les couleurs sur la pelouse qui ont dessinés le drapeau tricolore sur le terrain pour soutenir les bleus à l’EURO et est ce qu’il y avait un seul média pour couvrir cette belle initiative ?… Et bien Non ! C’est ce que m’a dit un jour ALAIN VERNON, journaliste de France 2, « Les trains qui arrivent à l’heure ne nous intéressent pas ! »… Alors, de temps à autre, il faut remettre l’église au milieu de village et dire qu’il y’a c’est vrai des dérives dans le football, mais également des choses fantastiques !
J.P ESCALETTES : Ces choses fantastiques sont les valeurs que nous défendons et qui nous donnent la passion pour le football. Mais que cela ne nous empêche pas de rester lucide et de reconnaitre qu’ils y’a des individus qui n’ont rien à faire autour et sur un terrain de football. A nous d’être extrêmement sévère ! Campagne dans la presse, radios, télés… ! Et sanction envers ces gens la ! Je n’ai jamais été un fervent de sanctions envers mes élèves en tant que professeur, mais quand c’est le seul moyen, je sais me montrer sévère…
MEDIA-PITCHOUNES : L’exemple ne doit-il pas être déjà sur le terrain et dans les propos de certains dirigeants de clubs…
J.P ESCALETTES : L’exemple doit venir de tous le monde ! Tout d’abord c’est vrai, des joueurs et en particulier ceux du très haut niveau ; ce sont des exemples extraordinaires ! Les entraineurs, les dirigeants de l’élite, Fernand vous l’a dit, ils sont très médiatisés, ils ont leurs têtes dans tous les journaux, on entend leurs propos à la télévision, à la radio… A eux bien sur de faire passer les messages ! Vous, les « media-pitchounes », vous n’êtes pas médiatisés, vous avez des idées, mais elles sont à porté limitées. Quand le président de LYON ou de MANCHESTER dit quelque chose, cela n’aura certainement pas plus de valeur que ce que vous défendez, mais cela sera écouté, il faut l’admettre. Donc, ces gens la, qui sont face à un outil qui est la télévision, doivent faire attention à leurs dire. La télévision est la meilleure mais également la pire des choses, cela peut-être un outil formidable mais également un gros danger. On ne peut s’en passer de nos jours et nous avons tous tendance à imiter les faits et gestes des grands joueurs, et malheureusement en bien comme en mal… mon travail journalier, c’est de me battre pour qu’ils ne fassent que du bien …
F.DUCHAUSSOY : Heureusement, dans le foot pro il y’a également pas mal de personnes exemplaires, des hommes comme Monsieur Arsène WENGER ou l’actuel entraineur de l’OLYMPIQUE de MARSEILLE, ERIK GERETS, qui lui, ne critiquera jamais quoi qu’il arrive les erreurs d’arbitrage…
MEDIA-PITCHOUNES : Ne pensez-vous pas qu’une solution serait que les groupes de supporters soient adhérents à la FFF afin d’en contrôler leurs organisations ?
J.P ESCALETTES : Très compliqué… Nous sommes dans un pays libre ! Toute personne a le droit de former une association quelconque sous la loi 1901, elle dispose d’un président, elle est déclarée à la préfecture… Maintenant, que les clubs encadrent leurs supporters, les rapports entre eux pour éviter les débordements, ca, cela doit se faire en interne. Malheureusement, certains clubs se font déborder par les agissements de leurs supporters, madame la ministre a été dernièrement obligé de dissoudre pour la première fois une association de supporters pour des propos racistes ! C’est un problème de société, les lois de notre pays, la liberté nous interdit … d’interdire ! Par contre, j’aimerai que les clubs soient beaucoup plus conscients de la responsabilité qu’ils ont et qu’ils soient capables de faire le ménage dans leurs gradins. Nous, sans la police, sans la justice, au nom de quoi nous nous permettrions d’interdire l’accès au stade à un individu ! Nous souhaiterions plus d’intérêt des pouvoirs car il est anormal qu’en France, on a si peu d’interdits de stade par rapport à des pays comme par exemple l’Angleterre, qui, depuis quelques années a fait le ménage et tout se passe beaucoup mieux. Je suis pour la protection de l’individu, de la liberté humaine, mais nous ne devons pas être libre de faire n’importe quoi dans la société ; il y’à des limites et certains supporters les dépassent, donc qu’ils restent chez eux ! Ils n’ont pas le droit de porter l’étiquette « supporter » ! C’est loin d’en être !
MEDIA-PITCHOUNES : Vous avez rencontré dernièrement notre maire afin de régler le différent qui vous opposait avec la mairie de Toulouse, qu’en est-il ressorti ?
J.P ESCALETTES : Tout ceci est encore une fois le fait d’une trop grande médiatisation pour pas grand-chose, il n’y a rien, rien à dire !
A la fédération, nous avons une mission de faire jouer les gens, et on sait que le football apporte quelque chose auprès de gens défavorisés, on joue au foot dans les quartiers difficiles, dans les petites communes rurales, le football est partout et c’est notre rôle. Nous ne sommes pas la pour que l’équipe de France rapporte de l’argent et tout garder de coté pour dire « On est riche ! »… Nous n’avons rien à gagner, nous sommes bénévoles et ce qui nous motive justement c’est d’aider les gens ; et il a toujours été question dans toutes les villes ou nous sommes passés de faire une action commune. A Auxerre, il fallait aider la Géorgie avec qui la ville avait un partenariat, ailleurs, ce sera autre chose… Ici, à Toulouse, le maire avait envie d’une action auprès des quartiers difficiles, bravo ! … Il suffit de se tourner vers la ligue Midi-Pyrénées, de leur demander s’ils ont un plan pour lutter contre les incivilités dans ces quartiers, nous on sait faire ca ! Seulement, nous le faisons ensemble ! Le différend vient de là, je ne peux arriver avec l’équipe de France et m’entendre dire : « ce sera 10% de la recette ! » ; ca ne veut rien dire ! Donc on fait une action en commun, combien ca va couter ? Combien nous pouvons y mettre ? C’est comme ca que cela s’est passé à la fin et ca ne pouvait se passer que comme ca !
Cela aurait-été plus simple de verser 10% de la recette car ce que l’on va mettre à la disposition de la mairie et de la ligue est supérieur à ces 10%, nous en mettrons davantage ! Donc ce n’est pas comme j’ai pu lire ou entendre une question d’être « radin » ; il y’à des règles dans une mairie, un conseil municipal… Chez nous aussi, il y’à également des règles, un comité exécutif et je ne peux faire n’importe quoi. L’action on la fera, à la rentrée, nous mettrons un plan d’action à partir d’un morceau de la recette de France-Paraguay… C’est notre vie quotidienne, c’est ma vie ! Alors nous accuser, nous attribuer des cartons rouges pour des trucs comme ca… Je suis patient, mais je peux également me mettre en colère !
Tout est réglé, et il n’y’à plus de polémiques, nous ferons ces actions ensemble !
Comment voulez-vous que les 18.000 clubs travaillent si il n’y’à pas les municipalités avec eux ! Et les municipalités ont également besoin des clubs, quand un club meurt dans un petit village, le maire vient nous voir et nous demande ce qu’il va faire de ses petits le dimanche ; et nous en tant que club, si la mairie ne met personne pour entretenir les terrains, nous ne pouvons jouer non-plus ! Il faut donc travailler ensemble, dans le domaine social particulièrement car ce qui nous intéresse c’est la societé, c’est notre rôle, on le remplit mais pas avec des taxations diverses mais avec de la coopération et de la concertation, ca j’y tiens !
F.DUCHAUSSOY : Je ne sais pas si vous imaginez toutes les actions faites par la FFF. Pour mettre des installations aux normes, créer des éclairages, des vestiaires, des foyers… en quelques années, c’est prêt de 60 millions d’euros ! Ce n’est pas rien ! Nous n’avons pas attendu Toulouse pour mener des actions ! Rien que sur les conventions d’objectifs, dont une ligne concerne les quartiers, sur les 3 dernières années, nous avons distribués 13,5 millions aux ligues dont celle de Midi-Pyrénées en particulier. Tout ca, ce sont des sommes monstrueuses misent au service de la société, on n’est pas la pour s’en mettre plein les poches…
J.P ESCALETTES : Moi, je ne donne de leçons à personne… Mais je n’ai pas envie d’en recevoir !
MEDIA-PITCHOUNES : Comment se présente la candidature de la France pour l’organisation de l’EURO 2016 ?
J.P ESCALETTES : Ca c’est une question projetée vers l’avenir et positive ! Les polémiques ne m’intéressent pas et ne font avancer personne…
Oui ! La France envisage d’être candidate et essaie d’étudier nos chances de réussir, aller à « l’examen » pour se faire bananer, ce n’est pas le but !
La France est un pays de grandes organisations mondiales et européennes, nous avons un savoir faire et nous sommes reconnus pour ca. Les gens aiment la France, c’est un beau pays, en termes de transports, autoroutes, trains, aéroports… On se déplace facilement en France ! La France est un pays privilégié, ca, vous ne le sentez pas vous les jeunes, vous vivez dans un pays de privilèges ! Il faut que vous imaginiez vivre un jour dans certains pays du monde, et quel avenir vous pourriez avoir… Vous avez une chance inouïe de vivre ici, nous sommes tout le temps en train de râler quand cela ne va pas mais si on s’arrête de râler et que l’on commence à comparer aux autres, on se dit que nous sommes très bien en France !… Et les autres, ils aiment venir chez nous car ils savent qu’ils seront bien reçus et c’est une force dans nos organisations.
Deuxièmement, le foot en France est une passion, nous avons vécus des choses extraordinaires en 98, et on aimerait les revivre… Mais on s’aperçoit que nos stades sont dépassés, sont vieux ! Ils n’ont rien à voir avec nos homologues anglais, allemands ou espagnols. Nous avons donc des progrès à faire, et si cette candidature nous oblige à avoir un certain nombre de stades, si les investissements sont faits pour eux, l’outil de travail va être du coup amélioré. Les stades seront plus confortables, les familles seront plus nombreuses à venir, et la sécurité s’en verra amélioré. En se baladant dans différents pays, on s’aperçoit que l’on est à la pointe dans certains domaines, mais qu’en termes de stades, nous sommes plutôt des « sous-développés » en Europe.
Cette candidature va peut-être « booster » les investisseurs pour se mettre au niveau, et quand on sera au niveau en 2016, ce sera pour 20 ans ! ca ne peut-être que positif et nous porter vers le haut. Voila, à présent, est-ce-que l’on aura les moyens, est-ce-que l’on aura le nombre de stades qu’il faut pour être un vrai candidat ?…
MEDIA-PITCHOUNES : la France vient de célébrer les 10 ans de la victoire des bleus en 98, quels souvenirs 10 ans après en gardez-vous ?
J.P ESCALETTES : J’ai vécu cette coupe du monde comme un supporter ordinaire, je n’ai pas vu beaucoup de matchs, habitant prés de BORDEAUX, j’ai pu en voir quelques uns à LESCURE, puis la demi-finale de la FRANCE contre la CROATIE et la finale. Mon souvenir, c’est le déferlement de joie partout et un peu étonné de tant de joie, de voir comment on faisait plaisir, le bonheur que le football donnait aux français. Le jour de la finale, j’étais avec mes deux fils, on était venus en voiture et on repartait directement après la finale, je n’ai pas suivi les festivités, je n’étais pas encore président de la FFF, donc on à prit notre voiture pour rentrer sur BORDEAUX, …PARIS-BORDEAUX c’est 600 kilomètres ! Déjà nous avons eu du mal à quitter PARIS, le périphérique était bouché, à PARIS, c’est souvent le cas mais ce soir la, il était bouché par la joie, les gens jouaient au foot sur le périphérique entre les voitures !… bref, on arrive à sortir de la capitale, et à chaque fois qu’une voiture nous doublait, elle klaxonnait, « on est champion du monde ! » sur l’autoroute ! On s’arrête vers 3 heures du matin pour casser la croute et faire de l’essence, on se dit qu’à cette heure la, il n’y’à personne, on va manger tranquille, non ! Tout le monde chantait, s’offrait à boire, c’était l’effervescence ! On à continué ensuite notre route et à 6 heures du matin nous sommes arrivé sur BORDEAUX et il y’avait encore du monde partout, des fusées sporadiques qui partaient dans le ciel, les types n’étaient pas encore couchés, nous on à fini dans la piscine tout habillé vers 7 heures du matin ! On a vu le lendemain, tous les gens s’embrasser, les blancs, les blacks, les beurs… c’était une déferlante de joie indescriptible ! Malheureusement, cette flambée de bonheur n’a pas durée assez longtemps, alors, si un jour on peut la revivre, ce serait bien. Ce sont des souvenirs personnels, comme des milliers de gens ont vécus ce soir la, … Alors si le football peut apporter ca, on se dit que l’on peut servir à quelque chose…
Propos recueillis par MARINA.O, MARINA.M, LUCYLE et GLADYS
