INTERVIEW HAKIM ET MOUSS (ZEBDA) « Le raciste est un hooligan! »

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A Metz, Abdeslam Ouaddou est monté dans les tribunes de Saint-Symphorien à la pause. Redescendu sur le terrain par des stewards, le défenseur de Valenciennes a expliqué après le dépôt de plainte auprès de la police qu' »une personne dans les tribunes a proféré tout au long de la première période des insultes racistes » à son égard… Une fois de plus, le football était de nouveau atteind par des actes racistes…Au même moment, les Média-Pitchounes étaient au coté des frères Hakim et Mouss du groupe ZEBDA pour la réalisation d’une interview sur entre autre les dérives raciales dans le football…Une bien mauvaise coincidence! Les deux frères du groupe Zebda (« beurre », en argot algérien), tout droit venus des quartiers populaires de Toulouse, assument tellement leur double identité, françaises et algérienne, de la vallée d’Amizour, près de Bejaïa, qu’ils ont hésité à appeler leur projet « Norme française ». Depuis 2004, les deux intenables artistes ont lancé le Tactikollectif, qui organise chaque année « Origines contrôlées ». Un festival engagé qui veut « contribuer à faire progresser la reconnaissance du rôle de l’immigration dans la construction du pays » et rompre avec les stéréotypes liés à ce phénomène, dans un contexte de discriminations croissantes.MOUSS et HAKIM avaient déjà réalisé un album de reprises de titres français et algériens, 100% Collègues, dans un style festif de cafés-concerts. Cette fois, avec Origines contrôlées, ils n’ont puisé que dans le répertoire algérien, en choisissant des titres liés à l’histoire de l’immigration et à l’évocation de l’exil.C’est Hakim qui s’est présenté face à nos jeunes reporters lors d’un de leurs « Apéro Concert » à Toulouse et nous a gentiment répondu à nos questions.

Media-Pitchounes : Comment êtes-vous venu à la musique et comment est né le groupe ZEBDA?

HAKIM : On est venu à la musique par ZEBDA justement parce qu’on a grandi dans les quartiers nord de Toulouse, les Isards, les Minimes. Le groupe est né en 1985 au départ. Avec mon frère MOUSS, on est dans le groupe depuis 1988 mais, en fait, les groupes quand ils grandissent, ils créent des assos, mais nous, c’était l’inverse, on était déjà dans une association de quartier qui faisait des vidéos, de l’écriture, du théâtre, et pour les besoins d’un court métrage, il fallait un groupe de musique. Comme il n’y avait  pas de musiciens de quartier aux Izards, MAGYD le chanteur est allé brancher des musiciens du groupe avec qui il était au lycée. Donc voilà, ZEBDA est né comme ça. On faisait un film pour l’association « vitécri », c’était en 1988.

Media-Pitchounes : Auriez-vous pensé à cette époque vivre de la musique?

HAKIM :Au départ, non. Parce qu’on s’est dit, et qu’on se dit toujours qu’il faut le faire avec passion. C’est comme quand on est petit et que tu joues au ballon, tu ne dis pas : je vais devenir joueur professionnel même si plus tard tu joues dans un club CFA. Tu as envie, c’est normal, de vivre de ta passion, mais tu ne fais pas ça pour gagner de l’argent, sinon tu ne penses qu’au fric et tu travailles moins bien. Le fait d’être passionné comme n’importe quel sportif, que ce soit boxeur, savate ou handballeur, tu le fais par passion. C’est du sport, c’est de la musique, parce que l’on aime ça. Comme on dit, c’est la cerise sur le gâteau, et le plus important, c’est de manger le gâteau!

Media-Pitchounes : Les radios vous ont souvent censuré à vos débuts, pour quelles raisons?

HAKIM : Disons que ce n’est pas vraiment de la censure, c’est de la censure globale si tu veux, car en France, à l’heure actuelle, si tu ne fais pas de la musique de consommation, quand  tu entends de la musique Africaine ou Algérienne, c’est KALED. Est-ce que ce n’est que ça ? C’est comme la musique Française, ce n’est pas essentiellement Mylène Farmer ou Jennifer ! Donc on pourrait considérer que les radios en France, quand tu chantes en Arabe ou dans une autre langue au-delà de la méditerranée, tu as plus de mal à passer en radio. Nous on chante en français, on est un groupe engagé, et on a toujours voulu mettre en avant la citoyenneté et la militance, on est citoyens avant d’être musiciens. On a toujours été censurés dans notre jeunesse, on ne rentrait pas en boite, même si on était avec des copines. Pour avoir un appart’ avec ma femme, il a fallu faire des pieds et des mains pour s’entendre dire  « ça ne va pas être possible », c’est les premières réponses, mais on se bat pour justement avoir cette reconnaissance là du citoyen. La censure ? On ne passe pas à la radio, ce n’est pas grave, on continuera à vivre de notre musique sans eux, et se produire en concert.

Media-Pitchounes : Que retenez-vous des années ZEBDA?

HAKIM : On a arrêté de tourner avec le groupe depuis 2003, mais on espère repartir avec ZEBDA l’année prochaine.Ce que je retiens de ZEBDA, c’était en 1988, moi je suis né en 68, j’avais 20 piges, maintenant j’en ai 39, donc c’est quasiment la moitié de ma vie que j’ai passé dans la musique. Je retiens que ça m’a ouvert la tête, ça m’a permis d’aller voir ailleurs, parce que j’ai grandi dans une cité comme vous. C’est la famille, on est solidaires. Mais tu te rends compte, quand tu vas voir ailleurs et que tu évolues, les copains c’est bien, c’est important, mais ce n’est pas eux qui te font manger. Ce n’est pas les amis qui te font rencontrer d’autres gens, et les amis, il y en a ailleurs aussi. On s’est aperçu qu’il y avait des personnes qui vivaient les mêmes choses que nous à l’autre bout de la France, à Lille, à Strasbourg, en Bretagne, du coup, ça nous a permis de nous ouvrir. A 20 ans j’écoutais du BOB MARLEY, c’est caricatural, mais c’était ça. Faire de la musique et de bouger ailleurs, tu rencontres des gens qui font autre chose comme musique, ça t’ouvres musicalement, artistiquement, et humainement  c’est très enrichissant.

Media-Pitchounes : La dissolution du groupe ZEBDA n’est donc pas définitive?

HAKIM : Comme je l’ai dit auparavant, il n’est pas question de dissoudre ZEBDA. On avait envie de faire un break…. Voilà !Le groupe existe depuis 88, on a fait 15 ans de route ensemble, on a eu du succès Au bout de 10 ans avec « tomber la chemise ». Pendant ces 10  premières années ont vivait dans un camion, on a chanté dans des bars, on a commencé à Toulouse, ensuite Saint Jory, Montauban et un peu partout.On avait donc envie de faire un break, chacun de faire son expérience perso.Avec mon frère, on a fait 2 albums. Madjid, lui, a enregistré 2 disques aussi, il a écrit des livres. On a fait également des expériences de festivals à Toulouse qui s’appellent   «  origines contrôlées ». Voilà, ce n’est pas une dissolution, c’est juste une parenthèse dans notre vie de musiciens.

Media-Pitchounes : Qu’est ce qui vous a motivé de faire ce nouvel album « origines contrôlées »?

HAKIM : Au départ, on fait un festival à Toulouse qui s’appelle « origines contrôlées » depuis 4 ans. On a voulu faire ce disque là avec des chansons d’immigration Algérienne parce que c’est des chansons qui ont été écrites en France. On chante en Arabe, en kabyle, en Français. On à toujours fait de la chanson Française avec ZEBDA, avec Motivés. On a toujours fait de la chanson Française militante ; et là, on voulait faire de la chanson de France, donc c’est parti quand il y a eu des débats pendant la campagne des élections présidentielles, sur l’identité nationale, alors nous on s’est dit : en temps que Français, moi je m’appelle HAKIM, mes parents sont Algériens, j’ai gratté en France, donc je me sens Français.Qu’est ce que  c’est mon identité Française à moi ?… mon identité culturelle en tout cas, c’était Brassens, Brel, Marley, Kool and the gang, tous les chanteurs Algériens, Jamaïcains, Anglais, les Clash. Du coup, on s’est dit, si on veut montrer notre culture, notre identité Française à nous, ça passe par ça. Par des chanteurs Algériens qui ont écrit leurs chansons en France. Car, malgré tout, c’est des chansons de France, même si ce n’est pas chanté en Français. On en revient à ce que tu disais tout à l’heure par rapport aux radios. Les radios, elles ne passeront pas ce genre de chansons, parce que ce n’est pas chanté en Français, et c’est engagé politiquement. Mais si on attend de passer en radio pour faire de la musique, si on attend de vendre des disques pour faire de la musique, alors on arrête la musique.

Media-Pitchounes : Vous qui êtes originaires des quartiers, les incidents actuels vous inspirent Quoi ?

HAKIM : Que ça doit leur coûter cher en carburant ! Parce que le pétrole a augmenté ? Non je rigole, je blague ! C’est une vanne. J’espère que ça ne passera pas dans l’interview. C’est pour nous détendre, histoire de faire descendre la pression…Plus sérieusement, mon point de vue à moi ? Disons que j’ai de la chance de faire de la musique, de prendre la parole, faire des interviews, et je prends la parole comme ça. Quand un jeune dans un quartier va brûler la voiture de son voisin, il y a quelque chose qui ne va pas. Je ne peux pas dire : c’est bien de brûler des voitures, et je ne peux pas dire il les brûle pour rien. Pour moi c’est une prise de parole. Quand tu as des jeunes qui brûlent les voitures et qui saccagent leur quartier, l’endroit où ils vivent, l’école de leurs petits frères, ce n’est pas normal. Si ils brûlaient les voitures sur la place du Capitole, il y aurait des bavures, la police chargerait, la vérité elle est là.Là, c’est leur quartier, donc je pense que c’est une prise de parole. Que la plupart des jeunes qui font çà, c’est qu’il y a inévitablement un problème de société, un problème social. C’est à partir de l’école maternelle, comment on fait pour des jeunes qui habitent comme au Mirail, le Val fouré,  Vaux en Velin, partout en France, comment ces jeunes arrivent à ne pas respecter leur propre école ou celle de leurs petits frères, c’est qu’il y a réellement un problème de fond, social, d’accès à l’école, au travail, à la culture. C’est une politique qu’il faut revoir entièrement.Je ne peux pas dire que c’est bien, mais je peux comprendre que l’on prenne la parole comme ça.C’est comme Zizou, quand il a mis en coup de boule en finale du mondial, tu ne peux pas dire que c’est bien ce qu’il a fait, mais voila, il s’est fait insulter, il était en colère, tu peux le comprendre. Mais je ne vais pas dire à mon fils qui à 8 ans, va mettre un coup de boule à un mec parce qu’il t’emmerde. Il ne faut pas être violent, mais il ne faut pas non plus se laisser marcher dessus, c’est juste un milieu à trouver.On parle des voitures qui brûlent, pour moi, c’est une prise de parole violente mais c’est comme ça. Moi je peux dire ce que je pense parce que je passe à la télé, les radios. Voilà, je n’ai plus besoin de le faire et peut-être que je l’aurais fait si je n’avais pas eu ce support là.

Media-Pitchounes : La France, championne du monde 1998, tout un pays derrière cette équipe Blacks, beurs, blancs – est-ce vrai que cela vous a inspiré pour faire votre album « essences ordinaires »?

HAKIM : L’album est sorti avant la coupe du monde. C’est qu’ils ont pris les meilleurs footballeurs. Ils n’ont pas pris Thuram parce qu’il est black, Zidane parce qu’il est Algérien, Desailly parce qu’il est noir, ils ont pris Zidane, le meilleur N° 10. Desailly, Thuram  meilleurs défenseurs, donc ils ont pris les meilleurs à leur niveau. Alors la différence, c’est que la France est un pays ou il y a un brassage multiculturel qui est fort. Donc, il y a des noirs, des Arabes, des Français, des Portugais. Voilà c’est ça la France. Le fait quelle soit black- beur, ce n’est pas ça, si les élections auraient eu lieu en 1998, tout le monde aurait dit oui, vive la France multiculturelle. Mais il ne faut pas oublier que 3 ans après, Le Pen était présent au second tour. Donc il ne faut pas se leurrer, il faut ne pas se tromper, même si tu penses que c’est la meilleure équipe qui a gagné. Elle a remporté l’euro derrière, mais parce que c’était des très bons sportifs et compétiteurs, c’est la loi du sport.

Media-Pitchounes : Pour vous, Zidane est-ce un rêve ou un modèle d’intégration pour les jeunes issus De l’immigration?

HAKIM : Déjà je te dis que le mot « intégration » ne me convient pas. Je n’ai pas besoin d’être intégré, je suis né en France, j’ai grandi ici à la grave à côté, je ne me sens pas le besoin d’être intégré. Je fais ma vie ici, je travaille, j’élève mes enfants convenablement.
Je n’ai pas le sentiment, même étant jeune, de ne pas être intégré. C’est un mot des politiques, c’est un mot qu’ils ont inventé, et tout ça pour dire que les jeunes de quartiers, socialement ils n’étaient pas bien. Quand on dit que les jeunes ne sont pas intégrés, on les désintègre plutôt quand on leur dit ça.
Déjà, parce qu’ils sont en marge de la société, on les met encore plus sur la touche, alors qu’il faudrait les aider justement. C’est toujours un problème social, ce n’est pas un problème de couleur de peau ou d’origine. C’est un problème de travail, d’école, de moyens qu’on va mettre sur l’éducation.
Si il y avait dans les quartiers autant d’écoles de musique, de théâtre que d’écoles de foot ou de sport de combat, je ne dis pas qu’il ne faut pas faire de sport, mais je dis qu’il faudrait autant d’écoles tout court.
Quand tu as 30 mômes dans une classe et pour la plupart les gars sont ensemble depuis la maternelle jusqu’au lycée, s’ils y arrivent  ensemble, c’est du 20 heures sur 24. Un moment donné ça n’aide pas à réfléchir parce que ça passe par l’école. Donc l’intégration pour moi, ce n’est pas un mot, ou  il faut parler d’intégration sociale, aider les gens, donner les moyens. Quand tu vois un club de boxe comme le Boxing bagatelle avec les gens qui travaillent dans ce club, comment on fait pour leur donner les moyens, encore plus de moyens plutôt que d’aller s’entraîner dans une cave. A l’école tout court, avoir moins d’élèves en classe, c’est ça qui fait que les jeunes se sentent à l’aise et forcément si les jeunes sont plus instruits, ils sont moins « bourriquots » et du coup ils réfléchissent. Mais comme ils ne vont pas à l’école, ils ne réfléchissent plus.
La vérité elle est là. Je caricature, mais c’est un peu ça. Quand ils sont 30 par classe, je comprends l’instit’, à un moment donné il va se concentrer sur une quinzaine d’élèves qui ne sont pas des diables et qui ont envie de travailler, et il pourra au moins en sauver 15. S’il en avait que 15 et un autre maître, 15 ça équilibreraient. Si les jeunes sont instruits et qu’on les aide, forcément il y aurait moins de police. L’argent qui va dans le salaire des policiers, il irait ailleurs pour la bonne cause.

Media-Pitchounes : Tous ces  propos ou actes racistes que l’on peut entendre aux bords des terrains Ne vous irritent-ils pas, et quelle solution pourrait-on mettre en place pour  Éradiquer ce phénomène ?

HAKIM : Les solutions, je ne sais pas. L’exemple des cris de singe ce qu’a pu vivre Chibonda , j’ai vu qu’il était sur votre abécédaire, ou même Samuel ETO qui a voulu quitter le terrain un moment donné, je comprends  que les mecs aient envie de sortir et quitter la pelouse. Ca ne date pas d’aujourd’hui, même Joseph Antoine Bell qui était gardien de but à l’OM, c’est les supporters de Bastia qui l’on insulté. Donc la solution c’est quoi ?
Ils ont les moyens dans les stades de mettre des caméras sur des mecs qui roulent des joints, comment ils n’ont pas les moyens de repérer un mec qui va insulter un joueur ? Il faut l’interdire de stade ni plus ni moins. Le racisme, c’est une forme de violence aussi forte que la violence physique, je ne fais pas de différence entre raciste  et bagarreur. Le raciste c’est un hooligan. Donc les racistes, il faut les empêcher d’aller au stade. Comme les mecs sont la plupart passionnés de foot, un moment donné, ils réfléchiront avant de jeter des bananes et faire des cris de singes, ou de jeter des melons quand c’est un arabe qui joue.
Je pense que, là aussi, c’est un problème de fond dans le sport en général, mais surtout dans le foot. En Espagne, dans les stades, c’est pareil, c’est très chaud, c’est puissance mille. Tu vois ETO, quand il a essayé de partir, tout le monde le retient, mais il fallait le laisser partir car, symboliquement c’est fort. ETO ce n’est quand même pas une trompette qui joue, c’est un des meilleurs joueurs du monde.

Media-Pitchounes : La polémique sur le choix de Pékin pour l’organisation des JO, quel est votre Sentiment?

HAKIM : Sur le choix Pékin par rapport à la pollution ou les droits de l’homme ? Ils sont nombreux.
Par rapport à la pollution, c’est un problème mondial, à Pékin c’est spécial. A Alger c’est spécial. Tu vois, si tous les moteurs diesel Algériens étaient bien réglés, il y aurait moins de pollution. Après, le choix de Pékin ?
En 1980, ils ont choisi Moscou alors que c’était une dictature, maintenant c’est Pékin. Tout ça c’est du bisness, parce que les JO ça brasse énormément d’argent. Ils se battent tous pour aller en   Chine pour signer des contrats.
J’ai rien contre les sportifs qui prennent de l’argent, parce que dans les clubs ou ils évoluent, ils en prennent 10 fois plus, et la FIFA en prend encore plus, donc ce n’est pas un problème que le sportif soit payé comme il se doit.
Tout ça malgré tout, c’est du bisness. Quand ils font leur truc avec Pékin, c’est une histoire de deal, ils s’arrangent entre eux. Mais par rapport à la pollution, par rapport à l’écologie, c’est avant tout un problème qui commence par l’éducation des enfants, car auparavant, on n’a pas été éduqué à faire le tri, ce n’était pas dans l’état d’esprit des années 80. Maintenant j’essaie un peu dans mon éducation de faire des efforts, mais ce n’est pas spontané, alors que mes enfants me disent «  papa tu pollues la terre ». Quand je jette un papier dans la rue. Avec leur mère, on essaye de leur inculquer ça.

Media-Pitchounes : Que pensez-vous des sportifs qui ont refusé d’aller à Pékin?

HAKIM : Il y a des sportifs qui ont refusé d’y aller ? Si c’est un choix politique, OK c’est louable. Enfin, c’est un coup d’épée dans l’eau, pour cela, il faudrait que ce soit des sportifs les plus connus qui refusent symboliquement. Si c’est un lanceur de marteau, personne ne le connaît, tu vois.
des cris racistes, ce n’est pas rien. En fait, le foot c’est un gros business.

Media-Pitchounes : Quel sport pratiquiez-vous étant jeune, et aviez-vous des idoles ou des clubs Préférés?

HAKIM : Quand j’étais jeune, jusqu’à l’âge de 16 ans, j’ai fait du rugby à XIII. J’ai fait ce sport là pendant 8 ans. J’étais le seul du quartier à jouer au rugby. Les autres faisaient du foot. Donc j’y suis venu par hasard. Un gars de la cité m’a emmené un mercredi, et ensuite j’y suis allé régulièrement. Après j’ai fait du foot au quartier, aux Izards. Sinon, mon idole c’est Mohamed Ali. Symboliquement ça représente le sportif de haut niveau qui a su aller au bout de sa démarche politique, et dans sa revendication, allant jusqu’à refuser de faire la guerre du Vietnam. Déchu de ses titres, d’avoir ensuite regagné tous ses titres sur les rings en disant à son adversaire : toi, le titre, tu l’a pas gagné, le titre on te l’a donné parce que ce titre c’était le mien !

Media-Pitchounes : Vous avez écrit une chanson sur le foot, la coupe Gambardella, c’était du vécu ?

HAKIM : Déjà pour faire la Gambardella, il faut vraiment être bon, moi j’étais bon, mais pas assez bon ?… comme je l’ai dit, j’ai fait du jeu à XIII, ensuite du foot à partir de junior. La Gambardella, c’est du haut niveau, c’est la coupe de France des jeunes. On allait voir les potes qui jouaient en Gambardella, et ca nous est venu cette chanson.

Media-Pitchounes : Etes-vous plutôt Stade Toulousain ou TFC?

HAKIM : Je suis  stade Toulousain parce que les sept deniers et le stade  E. Wallon c’était derrière chez moi. J’ai grandi aux minimes. Mais j’aime bien le TFC, je trouve qu’il y a un bon esprit avec un Elie Baup très bon entraîneur, avec un esprit  très ouvert. On l’a rencontré, c’est un mec super, de gauche, donc ça fait plaisir dans ce genre de milieu…
Après il y a eu tout de même de bonnes  périodes. Le TEF contre Naples par exemple avec Maradona qui a joué au stadium, ce n’est pas rien. Le foot c’est le sport le plus populaire au monde .Malgré tout, si j’aime le rugby, c’est un sport collectif par excellence, le foot, tu sors de l’école, tu fais tes devoirs et après tu vas taper dans le ballon avec les copains.

Media-Pitchounes : Quel est votre plus grand souvenir en tant que spectateur au stadium?

HAKIM : Incontestablement c’était TFC/Naples en 1985 devant 35000 spectateurs. Maradona tire et rate son penalty et on était juste derrière, c’est un des plus beaux souvenirs que j’ai du stadium.

Media-Pitchounes : Quel message voudriez-vous faire passer à la nouvelle génération supporters que nous sommes?

HAKIM : Si je dois parler aux supporters, quand on regarde un match à la télé ou bien que l’on va au stadium ou dans un autre stade, au final c’est que du sport. Même si on a envie de supporter une équipe, quelle gagne ou quelle perde. Je dis ça parce que moi je n’étais pas un supporter violent. Mais si je supporte une équipe et qu’elle perde, je ne dors presque pas la nuit. Je crois qu’il faut relativiser l’importance de l’enjeu. A part quand tu joues toi, et l’on peut dire ce que l’on veut, l’essentiel dans le sport, c’est de participer.
Quand tu rentres sur un terrain, c’est pour gagner. Quant tu supportes une équipe, tu as envie de la voir gagner. Si elle perd, pour te consoler, il faut te dire que ce n’est que du sport et ça ne va pas t’empêcher de dormir, de manger et de rencontrer des filles !

Interview réalisée par TOUSSAINT et MANU

Fevrier 2008

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