INTERVIEW DE CHRISTOPHE OSMONT (Vélo magazine) « Il est possible que le Tour passe au coeur de votre cité! »

 In Le Tour au pied des Tours, Non classé



Le groupe l’Equipe nous a de nouveau ouvert ses portes pour notre traditionnel séjours au coeur de la presse sportive à Paris. Cette année, c’est du coté du mensuel VELO MAGAZINE que notre choix s’est porté afin de préparer au mieux notre revue sur le TOUR DE FRANCE.

Nous avons donc été recu par Chistophe OSMONT, journaliste, qui nous a fait découvrir la rédaction de VELO MAGAZINE et qui s’est mis dans la peau de ‘l’interviewé » pour répondre gentiment à toutes nos questions.

Christophe Osmont Vélo Magazine

Media-Pitchounes : Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Christophe Osmont : Je suis journaliste à vélo magazine, cela fait 6 ans que je travaille pour ce magazine, je fais toutes sortes d’articles pour le magazine, je m’occupe également de faire des interviews avec les coureurs. Ce sont des interviews un peu particulières, qui sont faites à vélo… ! Je pose donc mes questions aux coureurs professionnels, ceci sur un vélo à l’aide d’un dictaphone et un micro accroché sur le coureur lui-même. Pour exemple, lors du dernier numéro, j’ai interviewé Johan Vansummeren, un coureur d’origine belge, qui a gagné Paris-Roubaix l’année dernière. Ces interviews que je mène sont complètement différentes de celles qu’on peut faire en étant assis devant une table, parce qu’on se balade sur les routes d’entrainements du coureur. Ceci apporte un cadre diffèrent, ce qui permet un mode de discussion différent. On ne dit pas les mêmes choses, le coureur ne parle pas de la même façon, il nous informe de manière différente ce qui diffère des informations que l’on peut obtenir à l’arrivée des courses. Je fais aussi d’autres articles, je fais des tests de matériel de vélo. Par exemple je présente toutes les nouveautés en matériel de vélo, il y a de tout, des maillots, des gants, des selles, des compteurs, des casques, et tout ce qui est alimentation, parce que l’alimentation c’est très important dans le vélo. Je fais aussi des tests de capteurs de puissance, c’est très technique, ça capte la puissance développées par les jambes du cycliste. Les coureurs professionnels ont tous des capteurs de puissance, qui évalue la force que le coureur utilise lorsqu’il pédale, ces appareils valent très chers et sont très perfectionnés. Pour ce dernier numéro, j’en ai testé trois différents pour voir un peu comment ces outils marchaient. Ce sont des questions très techniques, ça demande de faire des tests poussés, et de bien comprendre le fonctionnement, mais comme le lecteur lui n’est pas amené à tester le matériel, moi je le fais pour lui. C’est un peu mon rôle d’expliquer et d’essayer de transmettre une information, pour que le lecteur arrive à comprendre ce qu’il n’arriverait pas à comprendre sans lire le magazine.
Media-Pitchounes : Pourquoi avez-vous choisi ce métier ?
Christophe Osmont : Je suis un coureur, je fais des courses de vélo mais pas en professionnel, je ne risque pas de faire le tour de France ! Je fais des petites courses à mon niveau et c’est pour ça que j’ai eu envie de devenir journaliste dans vélo magazine, et dans le sport en général, afin d’allier loisirs et emploi autour du cyclisme. Le vélo est ma passion, je voulais en faire mon métier et le journalisme le permettait, je côtoie des coureurs qui m’ont fait rêver quand j’étais devant ma télé. Je roule donc souvent avec ces coureurs, comme Johan Vansummeren, ce n’est pas le plus connu mais j’ai aussi roulé avec Fabian Cancellara. En conclusion, je côtoie les champions et je peux continuer à faire du vélo, tout en étant payé pour ça, c’est une superbe opportunité.

Media-Pitchounes : Quel est votre premier souvenir du Tour de France ?
Christophe Osmont : Mon premier souvenir du Tour de France, c’est à la télévision. Certains le voient passer devant chez eux, moi j’habitais en Normandie, et en Normandie le Tour de France n’y passe pas souvent, donc la première fois que je l’ai vu, c’était en 94, j’avais 12 ans, c’était devant ma télévision. J’ai découvert ça par hasard, parce qu’avant, chez mes parents, il n’y avait pas la télévision. Je n’avais donc jamais entendu parler du Tour de France, je ne savais pas du tout ce qu’il pouvait représenter. Dès lors que j’ai vu ça à la télévision, j’ai eu envie de regarder tous les jours et à partir de ce moment-là, j’ai regardé de plus en plus de courses de vélo et ça m’a passionné. Au début, quand on voit les courses de vélo, ça n’a pas l’air intéressant car l’on ne comprend pas, mais quand on regarde de façon plus approfondi, on arrive à comprendre, comment se décide les tactiques et pourquoi les coureurs restent tous en pelotons plutôt que d’attaquer et partir le plus vite possible. Quand on attaque tout seul, on ne peut pas rester performant sur une longue durée, l’effort requis est trop important contrairement à un travail d’équipe qui facilite l’effort physique. Ceci est une stratégie sportive qui permet au coureur de faire moins d’effort à long terme. C’est donc suite à plusieurs analyses que l’on arrive à comprendre comment sont organisées les tactiques dans le domaine du cyclisme, en regardant à la télévision. Peu à peu, le visionnage des épreuves cyclistes devient une passion. Si l’on peut être accompagné par quelqu’un qui souhaite partagé son savoir sur le sujet ça devient plus facile et plus agréable. C’est le rôle des journalistes par exemple de Vélo Magazine et des commentateurs télé. Il est très important d’expliquer aux lecteurs et aux téléspectateurs toutes les subtilités du sport, des stratégies, des tactiques, afin de rendre la pratique de ce sport plus accessible et plus passionnante.

 » C’est un des seuls sports qui lutte activement contre le dopage »

Media-Pitchounes : Pourquoi parle-t-on tant de dopage dans ce sport ?
Christophe Osmont : Ça c’est une question pertinente et intéressante. On n’en parle pas dans les autres sports. Je pense que la source de cette surexposition du dopage dans le cyclisme vient du fait que ce sport possède une certaine renommée mais aussi qu’il a été le premier sport diffusé à la télévision. L’engouement du public en fût alors grandit. Les gens se passionnaient pour le Tour de France bien avant de se passionner pour le foot. Suite à cela, il est possible que l’ampleur de l’enjeu développé par les courses ait provoqué la prise de produit dopant en réponse à l’envie d’une augmentation des capacités physiques. C’est en 1968 que le premier cas de dopage fit surface, à l’époque, le dopage a causé la mort d’un coureur : Tom Simpson, pendant la montée du Mont Ventoux. Il a été mis en place des contrôles anti-dopage à ce moment-là plus fréquents que dans les autres sports, ou plus médiatisés. C’est d’ailleurs un des seuls sports qui lutte activement contre le dopage. Par exemple, dans le domaine du football, les contrôles anti dopage sont rares et parfois mis de coté car l’enjeu économique qu’il dégage est plus important et que certains cas de dopage pourrait avoir des conséquences non négligeables, il en est bien sûr de même dans d’autres sports. Le cyclisme s’est vu affilier dans sa culture les histoires de dopages, d’autant plus que c’est le premier sport qui s’est vu confronter aux premiers problèmes du dopage. Les médias se sont donc empressés d’en faire mention dans leur article et de fil en aiguille, quand on parle de cyclisme, le sujet du dopage fait apparition. Dans tous types de médias ou quotidiens d’informations générales comme « Le Monde », « Libération » etc. Ils citent le dopage lorsque le sujet principal est le cyclisme et non pas pour faire mention des performances des sportifs ou de leurs compétences. Malgré cela, le dopage fait encore polémique et la prise de produit dopant ne s’est pas vue réduite.

Media-Pitchounes : Justement, un journal comme l’équipe qui traite normalement tous les sports et cela, sur un même pied d’égalité, va faire un exposé de 4 pages sur des petites affaires de dopage dans le vélo alors que ce genre de sujet n’est pas abordé dans les autres sports ?
Christophe Osmont : Oui, c’est assez étrange. Dans le journal « L’équipe », une personne est à la charge de la rubrique dopage, cette personne essaie donc de récolter des informations sur des sportifs qui se seraient dopés. En l’occurrence, comme le cyclisme est le sport le plus contrôlé dans ce domaine, il est plus facile d’obtenir des informations, il est donc normal que la rubrique dopage met en avant d’avantage le dopage dans le cyclisme. Par exemple, il y’a une affaire de dopage dans le vélo, elle s’appelle « l’affaire Puerto ». Elle avait fait beaucoup de bruit à l’époque et cette histoire ne concernait pas que les cyclistes, il y avait 250 sportifs impliqués ! Dans ce groupe, on a nommé les 58 cyclistes impliqués dans cette affaire, mais pour les autres sportifs, il nous a été impossible de les connaitre car l’affaire avait été étouffée par leurs fédérations ! C’est aussi à cause des gens qui bloquent ces informations-là, leur but n’est pas réellement dévoilé, mais on peut penser que ces actes sont dus à des enjeux économiques important, sans oublier l’abandon des dirigeants, dans ces sports, dans la lutte contre dopage. Le médecin à l’origine de l’affaire Puerto a « dopé » énormément de sportifs, ce médecin était également le médecin du Real Madrid, du Football Club de Barcelone ainsi que du Football Club de Valence, qui sont les 3 plus grands clubs d’Espagne ! Le journal « Le Monde » a tout de même révélé cette affaire-là dans un de leur numéro, le lendemain, cette révélation n’a pas fait l’objet d’émissions radios ou télé. Les journalistes n’osent pas trop s’attaquer au football car ils savent que les gens n’ont pas envie d’entendre ça, ils pourraient être licenciés et ils pourraient éprouver plus tard des difficultés à trouver un nouvel emploi dans une autre agence de presse. Le problème réside tout de même dans le fait que lorsque les gens entendent parler du cyclisme, la première image qui leur vient en tête c’est les histoires de dopage ! Il faut tout de même rester vigilant, car le dopage ne se trouve pas exclusivement dans le vélo mais dans les autres disciplines sportives ; il est aussi à noter qu’il n’y a pas plus de dopage dans le monde du cyclisme que dans le monde des autres sports. Il y en aurait peut-être même moins étant donné que les contrôles anti dopage sont plus fréquents et souvent ils sont d’avantage pris en compte car l’aspect économique ne prime pas sur la pratique. Le problème du dopage persiste tout de même en cyclisme, la preuve en est pour Contador, lors d’un test anti-dopage en 2010, il fut contrôlé positif, sa victoire du Tour de France lui a d’ailleurs été retirée. Ce qui est malheureux, c’est que même en connaissance de cause, les coureurs continuent tout de même à utiliser des produits dopants, enfin, ce qui est rassurant, c’est que la lutte contre le dopage continue et ne faiblie pas.

« Nous sommes des acteurs du cyclisme »

Christophe Osmont - Vélo Magazine

Media-Pitchounes : Le dopage deviendrait-il un phénomène de société ?
Christophe Osmont : Il est vrai que le dopage touche aussi les amateurs et « monsieur » tout le monde. Le problème c’est qu’ils ne seront jamais suspendus… Après tout, dans la vie courante, il y’a énormément de gens qui se dopent, mais seulement les cyclistes subissent des contrôles continus ! Le dopage existe aussi en dehors du sport, si on contrôlait les lycéens qui passent le BAC, certains pourrait être qualifiés de dopés ! Car lorsque l’on prend des médicaments pour être en forme, pour la concentration, s’est une manière différente de se doper et cela reste tout de même des produits qui améliorent la condition physique ou morale. Il faudrait avertir les jeunes des dangers que cela peut provoquer, sauf que si l’on n’est pas contrôlé, ça ne change rien, et le dopage ne devient pas une pratique anormale ou une sorte de tricherie.

Media-Pitchounes : En tant que journaliste, quel rôle jouez-vous à ce niveau ?
Christophe Osmont : C’est un rôle compliqué, surtout dans le monde du cyclisme. nous sommes des acteurs du cyclisme. C’est pourquoi Vélo Magazine ne peut se permettre d’esquiver la question du dopage, quand il y a ce genre d’affaire, on se doit d’en faire mention. Après, la difficulté réside dans le fait que certains coureurs émettent parfois lors d’interviews des rumeurs. On peut entendre dire : «untel est un gros dopé » ! Le problème, c’est qu’elles sont sans preuves, nous ne pouvons donc pas les inclurent dans le magazine ; sinon on ne respecterait pas la présomption d’innocence. Par contre, lorsque c’est prouvé, notre rôle est d’en informer le lecteur, nous devons rendre l’information accessible à tous. Mais pas seulement pour annoncer qu’un coureur est dopé, mais d’engager une réflexion sur les méfaits du dopage car il fausse les courses et donc les résultats. Le Tour de France est une épreuve difficile, les coureurs doivent tous les jours parcourir 200Kms et récupérer des forces pour le lendemain. Grâce à l’EPO par exemple, les coureurs vont avoir plus de facilité à les reprendre. L’EPO agit sur l’afflux sanguin en lui apportant d’avantage d’oxygène dans le sang. Ce sport requière une condition physique excellente, prendre de l’EPO permet donc ceci. Le souci, c’est que l’utilisation de produit dopant comme l’EPO est considéré comme une fraude, de plus, ces produits sont dangereux pour la santé et peuvent entrainer la mort ! Yannick Noah affirme que le dopage pourrait être légal afin que tout le monde soit sur le même pied d’égalité et que le sport devienne plus spectaculaire ! Mais l’aspect mortel du dopage est un risque trop important. Certains sportifs meurent dans les environs de la quarantaine à cause de cela. En Italie, plusieurs footballeurs meurent à cause de ces produits.

Media-Pitchounes : Pourquoi les sportifs qui ont été contrôlés positifs ne sont pas suspendus à vie pour réellement rendre la lutte contre le dopage plus forte et ainsi rendre le sport plus crédible ?
Christophe Osmont : C’est assez compliqué. Si on est contrôlé positif pour dopage, la mesure est assez conséquente, la suspension peut durer 2 ans. Si par contre il y a récidive, le coureur est suspendu à vie ! Par exemple, le retour d’un coureur comme Vinokourov est normal, il n’a pas été contrôlé positif une seconde fois. Après, il est vrai que pour certains coureurs, on se doute qu’ils continuent à se doper même s’ils ont déjà été contrôlé positif une première fois. Mais tant qu’ils échappent au contrôle une seconde fois, on ne peut pas prouver la prise de produits dopants. Il peut aussi y avoir des erreurs et des négligences de certains coureurs, qui s’auto-soigne avec certains médicaments courants qui lors d’un contrôle, s’avèrent positifs !

Media-Pitchounes : Oui, mais les équipes professionnelles ont leurs médecins ?
Christophe Osmont : Oui, mais eux aussi peuvent faire des erreurs… J’ai encore entendu l’autre jour que Sylvain Chavanel a voulu prendre un médicament pour se soigner à cause d’une bronchite. Il a demandé au médecin de la fédération s’il pouvait prendre les médicaments qui lui avaient été prescrits. La première réponse du médecin de la fédération française fut favorable. Sylvain Chavanel s’est renseigné auprès du médecin de son équipe qui lui a dit que les médicaments n’étaient pas autorisés. Il a donc rappelé le médecin de la fédération française, qui lui a finalement dit que les médicaments étaient bien interdits après re-vérification! Il s’est rendu compte qu’il avait fait une erreur ! Donc, si Sylvain Chavanel avait pris ce produit, il aurait été contrôlé positif et il aurait été suspendu. Dans ce genre de cas, la suspension peut être injuste vu que le coureur n’est pas complètement fautif.

Media-Pitchounes : Changeons de sujet, selon vous, quel est le coureur le plus impressionnant en ce moment ?
Christophe Osmont : Tom Boonen ! Il a remporté l’épreuve du Paris-Roubaix pour la quatrième fois (2005, 2008, 2009, 2012). Après ce n’est pas forcément le plus impressionnant, il a su courir intelligemment et ses victoires précédentes sont des victoires en solo, essentiellement sur des sprints. Mais en ce moment, dans le peloton, celui que je pourrais citer en tant que très impressionnant, c’est Fabien Cancellara ! Il a remporté beaucoup de courses en 2011. Le problème aujourd’hui, c’est que ses concurrents l’empêchent de le faire gagner, c’est ce qui est particulier dans les courses de vélo ! Lorsque tu es un coureur performant, ce n’est pas forcément toi qui va remporter la victoire car tous les autres vont se focaliser sur toi et construire leur course en fonction de ce que tu feras.

 » Le cyclisme vu par les jeunes d’aujourd’hui n’est peut être pas aussi fun que de jouer au basket ou au foot! « 

Christophe Osmont Vélo Magazine

Media-Pitchounes : Qui sera, d’après vous, le favori du Tour ?
Christophe Osmont : Le favori du tour… c’est difficile à dire ! Il n’y aura pas Contador, vu qu’il est suspendu. Je pense alors à Cadel Evans, qui a su s’affirmer l’an dernier ou Andy Schleck qui a su faire ses preuves en dehors du Tour de France. Après, ce ne sont que des hypothèses, il va falloir être patient et attendre le Tour de France !

Media-Pitchounes : Le Tour est-il toujours aussi populaire que dans le passé ?
Christophe Osmont : Oui, je pense que oui. C’est toujours populaire et il y a toujours plein de gens qui viennent voir le Tour. Lors du dernier Tour, j’étais sur les étapes de Bretagne, Normandie et Vendée. Parmi le public, il y avait autant de jeunes et d’enfants que de personnes âgées. Ceci dit, côté pratique sportive, c’est peut être un sport qui est moins populaire qu’au début du siècle car il demande beaucoup d’investissement et beaucoup d’entrainement. Le cyclisme vu par les jeunes d’aujourd’hui n’est peut être pas aussi fun que de jouer au basket ou bien de pratiquer du foot en club ou même en bas de chez soi.

Media-Pitchounes : C’est vrai que le foot est plus accessible que le vélo en terme d’équipement. Pour jouer au foot il faut au minimum qu’un ballon !
Christophe Osmont : Le problème d’un vélo, c’est que ça coûte cher, mais on peut tout de même chercher un club qui permet la pratique avec la possibilité de se faire prêter un vélo. Il faut bien sur avoir cette démarche et savoir que ce genre de club existe. Le foot est aussi plus accessible car à l’école il est plus facile de jouer au foot que de faire du vélo! Mais il existe aussi d’autres pratiques du vélo comme le trial, la piste, le VTT, le cyclocross, le BMX. La culture du vélo est très riche mais reste un peu fermée. Par exemple, j’ai connu le vélo quand j’ai vu le Tour de France à la télé. C’est compliqué d’aller dans un club, de découvrir comment faire du vélo, mais je vous pousse à en faire c’est très instructif et très amusant ! Il est vrai qu’en ville c’est moins facile de faire du vélo qu’à la campagne mais bon, cela n’empêche pas que vous pouvez toujours faire du BMX ou des trucs comme ça ! C’est une bonne façon de commencer à faire du vélo, c’est super ludique, on se marre bien, on saute par-dessus des bosses et il n’y a aucun problème avec la circulation. En plus, un BMX ne coûte pas très cher. Après, on peut toujours faire autre chose que du BMX, mais il ne faut surtout pas hésiter d’essayer de faire du vélo.

 » Vous avez votre association qui contribue à soulever ces questions et c’est très bien « 

Christophe Osmont - Vélo Magazine

Media-Pitchounes : Peut-on espérer qu’un jour le tour de France passe dans les quartiers populaires ?
Christophe Osmont : Le Tour de France passe partout, mais cela semble compliqué, il faut avoir un budget important pour faire l’objet d’une étape du Tour de France et que la mairie investisse cette somme pour montrer ses quartiers…C’est pas gagné! Toutefois, le Tour de France passe surtout dans les campagnes car le cadre y est plus agréable, pour le cycliste et le téléspectateur. S’il y avait une arrivée à Toulouse, il est possible que le Tour passe au coeur de votre cité… Il faudrait tout de même que vous sensibilisiez Christian Prudhomme à cette suggestion! Peut être qu’il accepterait de le faire, il faudrait lui en parler, il ne fera peut-être pas ce que vous lui demandez mais au moins il vous écoutera.

Media-Pitchounes : Lors d’une de nos interviews, la difficulté soulevée par C.Prudhomme, c’est d’arriver dans les villes où l’architecture urbaine est très particulière. C’est-à-dire quand tu as un peloton de 200 coureurs ça devient dangereux de faire du vélo sans risque de chute avec autant d’obstacles.
Christophe Osmont : C’est pour ça que le vélo c’est mieux dans les campagnes ! Mais il y a toujours des arrivées en ville et il faudrait trouver un grand boulevard dans les quartiers populaires qui permet de le faire. C’est possible, mais par contre, on ne peut pas prendre les petites routes avec beaucoup de ronds-points c’est ça le problème dans le milieu du vélo : la sécurité est très importante. Nous essayons toujours de chercher des routes, enfin pas moi ! (rires) C’est Amaury Sport Organisation qui s’occupe du parcours ! Ils essaient toujours de trouver les routes les plus sûres mais il est vrai que ce n’est pas forcément dans les quartiers populaires qu’on les trouve. Après, c’est tout à fait possible, avant il y avait une course à Argenteuil, mais malheureusement elle a disparue. C’était une belle course, elle s’appelait « le Trophée des Grimpeurs ». Elle avait lieu dans un quartier populaire en région parisienne. A Argenteuil, il y a des barres d’immeubles, ce n’est pas une ville huppée. Mais malheureusement la mairie d’Argenteuil et le Conseil Général de Seine Saint Denis n’avaient plus d’argent pour subventionner cette course, donc elle n’existe plus. Ce n’était pas non plus le Tour de France, mais le dernier qui a gagné cette course était Thomas Voeckler, maillot jaune du Tour de France 2011 ! C’est dommage qu’elle est disparue, mais il faut qu’il y ait une volonté politique et des gens qui fassent en sorte de la subventionner. C’est ça le problème, il faut en parler autour de vous! Vous avez votre association qui contribue à soulever ces questions et c’est très bien, parce qu’il faut qu’il y est des gens qui pensent à le faire.

Media-Pitchounes : Pour finir, quelle est votre impression sur le toulousain Blel Kadri ?
Christophe Osmont : Blel, je ne le connais pas trop et je n’ai jamais eu l’occasion de le rencontrer, mais c’est un très bon coureur. Il y a même un chroniqueur Jacky Durand (un ancien coureur cycliste) qui a dit que ce serait la nouvelle coqueluche du cyclisme français. Blel Kadri est un super coureur, ça c’est sûr, mais il est encore jeune et il a beaucoup de progrès à faire et beaucoup de choses encore à apprendre ! Il est possible qu’au prochain Tour de France, il soit vraiment très performant, il a beaucoup progressé. Il a de très bonnes qualités notamment de grimpeur, dans la montagne, il peut faire ses preuves. Ce n’est pas un sprinteur, mais il peut gagner de belles courses, ça c’est sûr !

Propos recueilis par Abla, Adjila, Aurélie, Semy, Justin et Yamine

Avril 2012

Vélo Magazine est un magazine mensuel français spécialisé dans le cyclisme, appartenant au groupe de presse Amaury (le Parisien, l’Équipe, France football…).
Chaque mois, Vélo Magazine, revue de référence, vous propose de retrouver, grâce à des experts journalistes et photographes, tous les enjeux de l’univers passionnant du cyclisme. Vélo Magazine donne la parole aux coureurs et vous informe des talents de demain. Bref, vous saurez tout sur l’actualité du monde du cyclisme.
Depuis 1992, le mensuel attribue le titre de meilleur coureur de l’année (Vélo d’or), ainsi que le Vélo d’or français récompensant le meilleur cycliste français de l’année.
Vélo Magazine et ASO organisent tous les ans L’Étape du Tour, épreuve cycliste permettant à des amateurs de disputer une course sur un tracé identique à celui d’une étape du Tour de France Depuis 1993. http://www.velomagazine.fr/

LIEN VERS LA 3EME EDITION DE NOTRE PROJET : LE TOUR AU PIEDS DES TOURS:

 

 

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