ROSES DE COEUR NUMÉRO 7
INTERVIEW CATHY MELAIN « J’ai la chance d’avoir vécu de trés belles histoires »
Cathy est sans aucun doute, l’une des plus grandes joueuses françaises de tous les temps, elle fut l’emblème de cette équipe de France sacrée cet été et a décidé de
mettre fin à sa carrière auréolé d’un nouveau titre. Nous tenions à lui rendre hommage au travers de cet entretien et la remercier au nom de tous les supporters toulousains.
Media.Pitchounes : Tu possèdes un des plus beau palmarès du sport français, on dit de toi que tu es la « zidane » du basket français (dixit Manue!), la comparaison te rend plutôt fier ou gênée?
Cathy MELAIN : La comparaison est très flatteuse vu le respect que je porte à Zidane. Maintenant Manue exagère toujours !!! J’en suis très très loin…
M.P : Ton plus beau maillot bleu, c’est celui de ta première sélection en 1994 ou le dernier en 2009?
C. MELAIN : Je n’aime pas comparer et c’est incomparable !!!! Pour des raisons différentes, ils sont aussi beaux l’un que l’autre.
M.P : Dans une si riche carrière internationale, quels sont tes meilleurs et pires souvenirs ?
C. MELAIN : Mon pire souvenir reste le championnat d’Europe à Brno en 1995, c’est parti dans tous les sens et je suis tombée de haut. Mais cette expérience m’a énormément servi par la suite. Et mes plus beaux souvenirs : il y en a beaucoup !!!! En gros tout le reste…. Avec les JO, les 2 titres européens, les rencontres humaines… j’ai la chance d’avoir vécu de très belles histoires !
M.P : Entre le titre de 2001 et celui ci, lequel serait le plus beau à tes yeux?
C. MELAIN : Encore une fois c’est impossible de comparer et je n’aime pas comparer. D’un côté, la satisfaction d’avoir atteint l’objectif que nous nous étions fixés en 2001 et de l’autre côté la grande surprise de cet été, complètement inespéré au départ !!! On retient souvent le dernier événement parce qu’il est plus frais mais je n’oublierais jamais ni l’un ni l’autre….
et signer en France.
M.P : Quels ont été les mots de Pierre Vincent pour te convaincre de revenir à cet Euro?
C. MELAIN : Il n’y a pas eu de mots particuliers, il m’a expliqué son analyse de la situation, la difficulté de la préparation et pourquoi il avait pensé à moi.Il ne m’a pas mis la pression, m’a donné le temps de bien y réfléchir et répondu à mes inquiétudes, mes questions.
M.P : Avec ton expérience, voyais-tu des l’entame de cet EURO que vous pouviez être sacré?
C. MELAIN : Je ne pensais vraiment pas que nous étions capables d’aller au bout. Je sentais que l’objectif de qualification pour le championnat du monde était réalisable, que le ¼ de finale serait dur mais réalisable aussi mais après non… Et c’est certainement ce qui a fait notre force !
M.P : Quels ont étés les mots du coach pour fédérer ce groupe que l’on a senti très uni ?
C. MELAIN : Je pense que ce groupe n’a pas eu besoin de mots pour le fédérer, il a des grandes ambitions et une grand motivation, mais là où je pense que Pierre est été très fort, outre sa qualité d’entraineur, c’est qu’il a réussi à garder toutes les joueuses concernées et investies dans le projet. Il y a toujours de belle parole comme « toutes les joueuses sont importantes dans une équipe » mais lui en a fait la preuve. Ce n’est pas toujours évident quand il y a 12 joueuses et dans les moments difficiles, il faut avoir le courage de rester sur ses convictions !!!
M.P : as-tu été surprise du déferlement médiatique fait autour de ce titre, chose plutôt inhabituel pour le sport féminin ?
C. MELAIN : Surprise non ! Je suis surprise quand ce n’est pas fait…
M.P : Comment vois-tu l’avenir de ce groupe pour les échéances à venir?
C. MELAIN : C’est difficile à dire. Je crois en cette génération et je pense qu’elles peuvent être régulières au plus haut niveau, elles en ont les qualités et les moyens. Maintenant le plus difficile est de se maintenir au plus niveau, confirmer c’est dur parce qu’on vous attend… Je suis très confiante mais je sais aussi que cela serait très dur !
M.P : Seras-tu à leur coté aux Championnat du monde, dans le staff par exemple?
C. MELAIN : Je ne ferais pas partie du staff. Même si j’aimerais beaucoup, cela serait une situation difficile pour le moment. Je suis très proche des joueuses, trop, et c’est toujours délicat de passer de l’autre côté trop rapidement. Maintenant, je serais derrière cette équipe d’une manière ou d’une autre ! Que ce soit devant une télévision ou ailleurs…
M.P : Pour compléter cette interview que t’inspirent ces noms qui ont compté dans ta carrière:
Stéphane, ton voisin?
Celui qui m’a fait entrer dans une salle de basket.
Mariette?
Mon premier entraineur, au Rheu, banlieue de Rennes.
Brécey?
Mon collège sport – études dans la Manche, une longue négociation avec mes parents pour y aller.
Hervé Coudray?
Celui qui m’a donné ma chance alors que j’avais 14 ans.
Le c15 de papa?
Les déplacements avec l’Avenir de Rennes et de belles crises de rire !
Le prado?
La plus belle salle du monde !!!!! J’exagère ?
ELA?
Une association dont je suis marraine dans le Berry, malheureusement la petite Gabrielle est décédée mais le combat continue.
Pierre Vincent?
Merci….
Propos recueillis par NESRINE et MOUZDA (CLAS La Faourette)
Decembre 2009
