INTERVIEW ANNE SOPHIE BARTHET « Lorsque tu arrives à 120 km/ h dans la poudreuse, c’est comme si tu percutais un trottoir »
Une toulousaine championne de ski pourrait preter à sourire, qui plus est dans les disciplines de ski alpin! mais ANNE SOPHIE BARTHET depuis très jeune fait briller les couleurs de la ville rose et de son club de coeur de Peyragudes sur toute les montagnes du globe. De retour après une terrible chute, meilleure francaise à ASPEN en coupe du monde il y’à deux semaines, elle ambitionne une participation aux prochains jeux olympiques de Vancouver avec un seul objectif ! D’en revenir médaillée ! … en attendant, elle a déja gagné par sa gentillesse et sa disponibilité, de nouveaux supporters, les « pitchounes » qui ne manquerons pas de la soutenir à distance.
Naissance 23 février 1988
Lieu de naissance Toulouse
Taille 170 cm
MEDIA-PITCHOUNES : Peux-tu revenir sur tes débuts et à quel moment le ski est devenu une priorité ?
ANNE SOPHIE BARTHET : J’ai commencé le ski à l’âge de 4 ans au club med, dans la même année, j’ai pris le départ de ma 1ere compétition , »Les Milles Pattes »…
MP : Faire de la compétition de ski étant jeune quand on habite Toulouse, ca doit être compliqué ?
A.S.BARTHET : C’est compliqué pour les parents,ma maman a fait beaucoup de trajet pour m’amener à Peyragudes, il fallait etre très organisé…ex du mercredi après-midi : maman venait me chercher à la sortie de l’école , je déjeunais dans la voiture ,faisait mes devoirs et m’habillait pour aller directement à l’entraînement…et je faisais l’inverse le soir pour le retour…Au collège .j’étais très souvent absente mais j’avais de supers amies et des bons profs qui m’envoyaient les cours pour que je rattrape…
MP : : Quels sont les qualités pour faire une bonne skieuse ?
A.S.BARTHET : Etre sociable: le ski est un sport individuel mais nous vivons en communauté plus de 250 jours/an…
Etre forte physiquement, pour éviter au maximum les blessures…même si cela reste un passage presque obligatoire dans la carriere d’un skieur…
Etre patiente, tu ne skies que six mois dans l’année…le reste du temps tu t’entraînes…
MP : De quel titre es-tu la plus fiére ?
A.S.BARTHET : Je suis fière d’avoir terminé 6ème de la Coupe du Monde d’Aspen car c’est à ce même endroit que je m’étais gravement blessée deux ans auparavant…
MP : Quelle est ta spécialité, et dans quel domaine dois-tu encore progresser ?
A.S.BARTHET : Avant de me blesser en Dec 2007 je pratiquais toutes les disciplines (Descente, Super Geant, Geant , Slalom, Super Combiné) depuis que je suis revenue sur le ciruit en Dec 2008, j’évite la vitesse (Dh, Super G) pour preserver mon Capital Santé!
MP : Quels souvenirs gardes-tu de tes premiers JO à seulement 17 ans ?
A.S.BARTHET : Contrairement aux idées reçues, ces JO ont été un vrai cauchemard pour moi…Pression des médias, pression de la part de ta marque de materiel, mauvaise ambiance generale (chaque athlète s’enfermait dans sa bulle…), mauvaise ambiance dans notre groupe, il y avait des filles en fin de carrière qui n’étaient pas vraiment en forme mais qui voulaient terminer sur une bonne note, la relation coach/athlète n’était pas tres bonne… , et pour couronner le tout, n’étant pas majeur j’étais sous la responsabilité du chef d’équipe qui m’interdisait de quitter le village olympique, pour aller voir d’autres épreuves sportives que les miennes par exemple, pour ne pas me « disperser »!!!
MP : : Tu as été gravement blessé la saison dernière, peux-tu revenir sur les circonstances de cette chute ?
A.S.BARTHET : C’était en Descente à Aspen…Il neigeait beaucoup et la visibilité était réduite, il y a eu une chute juste avant mon départ, du coup j’ai attendu longtemps au départ et il est tombé beaucoup de neige sur la piste, les lisseurs ont oublié de lisser une porte en fin de plat…et lorsque tu arrives à 120 km/ h dans la poudreuse, c’est comme si tu percutais un trottoir…bilan double luxation, et perte de 2 ligaments croisés , 2 ligaments latéraux, …
MP : As-tu quelques appréhensions et y repenses-tu à chaque départ de courses ?
A.S.BARTHET : Non mais je n’étais plus en confiance au départ…jusqu’à la semaine dernière…
MP : Quelles sont tes chances de disputer les prochains JO et qu’ambitionnerais-tu à Vancouver?
A.S.BARTHET : Hey!!!Vous êtes déjà bien formées les filles!!on ne peut pas évaluer ses chances lorsque le choix ne t’appartient pas…c’est le CNOSF qui décide il n’y a pas de criteres précis a remplir…En tout cas si j’y vais, c’est pour une médaille sinon cela ne sert à rien…
MP : Tu es une sportive engagé dans une association pour la préservation de l’environnement, peux tu nous en parler ?
A.S.BARTHET : Cette association s’appelle BIE, elle a été créée pour sensibliser les jeunes sportifs à respecter l’environnement , elle intervient donc par l’organisation de manifestations sportives…
MP : Suis-tu l’actualité du sport toulousain et es-tu plus foot ou rugby ?
A.S.BARTHET : Oulalalala…la question ne se pose même pas…le rugby!!La mentalité, le jeu, je n’aime rien dans le foot bien que je connaisse quelques footeux qui sortent du lot…mais ils sont anglais!
MP : Tu es une grande collectionneuse de …chapeaux, d’où te viens cette passion ?
A.S.BARTHET : Ahaha! Non de couvre- chef plutôt! Au ski, nous avons toutes la même tenue et la seule fantaisie que nous pouvons nous accorder se situe au niveau de la tête!!!
MP : L’après ski, se sera quoi pour toi ?
A.S.BARTHET : J’aime le journalisme télévisuel, la politique aussi…
MP : …Nous serions heureuses de te recevoir dans notre centre social à la Faourette en fin de saison, acceptes-tu l’invitation ?
A.S.BARTHET : Ok !
Propos recueillis par NESRINE et MOUZDA (CLAS La Faourette)
Decembre 2009
