INTERVIEW ALAIN CASANOVA « Rendez-vous le 10 mai ! »
Le capitole, grâce au Stade Toulousain, s’orne de trophées divers à coeur du printemps, mais depuis 1957, le football Toulousain n’a plus jamais été à l’honneur sur les balcons de la mairie. 52 ans que la coupe de France n’a plus pris rendez-vous avec les supporters du TFC qui se raccrochent à ce rêve chaque saison…
Une semaine avant une demi-finale face à Guingamp, l’entraineur du TFC, ALAIN CASANOVA nous livre ses impressions sur cette compétition qui devient au fil des tours un objectif pour le club tout en restant lucide sur la difficulté d’aborder cette équipe bretonne. L’accès au rêve passe par une victoire mercredi avant le grand rendez-vous historique pour toute une ville le 9 mai au stade de France.
MEDIA-PITCHOUNES : Quel est votre plus beau souvenir de coupe de France ?
ALAIN CASANOVA : En tant que joueur, je me rappellerais d’un quart de finale que l’on avait perdu ici au stadium face à Laval, ca reste mon meilleur souvenir malgré la défaite…
MEDIA-PITCHOUNES : Vous ne l’avez jamais gagné en tant que joueur, c’est un gros regret dans une carrière?
ALAIN CASANOVA : Bien sur, tous les trophées non gagnés sont des regrets ! La coupe de France est une compétition que j’aime beaucoup, elle est souvent galvaudée car on pense que c’est de la fatigue supplémentaire, du temps de perdu, c’est bien dommage ! Gagner ce trophée dans une carrière, c’est quelque chose d’extraordinaire.
MEDIA-PITCHOUNES : La coupe c’est aussi une demi-finale à Furiani, vous y étiez avec l’OM ?
ALAIN CASANOVA : Non je n’y étais pas car à l’époque il n’y avait que 14 joueurs sur la feuille de match, j’étais le gardien remplaçant et nous prévilégions les joueurs de champs sur le banc en toute logique.
MEDIA-PITCHOUNES : La coupe est faite de surprises, qu’elles sont les raisons de tant d’éliminations de club pro face à de modestes clubs amateurs ?
ALAIN CASANOVA : C’est tout simplement mentale, dans la manière d’aborder les matchs, les adversaires qui sont d’un niveau inferieur ont une telle motivation qu’ils se mettent pour un match au niveau des pro, la différence qu’il devrait avoir n’existe plus et souvent cette motivation nous crée ces surprises. Pour un club amateur, c’est la compétition pour se faire connaitre, d’exister et ils dégagent une sur-motivation à l’inverse des clubs pro.
MEDIA-PITCHOUNES : La préparation mentale de vos joueurs est-elle différente en coupe qu’en championnat ?
ALAIN CASANOVA : Moi, personnellement, je ne veux pas qu’elle soit différente, je veux quelle soit au moins la même en tenant compte d’une chose, le championnat reste une compétition sur la durée, la coupe à l’inverse est un match couperet, la préparation mentale est axée sur la particularité que ce genre de match, peut aller jusqu’aux tirs au but, et donc de bien intégrer ca aux joueurs.
MEDIA-PITCHOUNES : Et au niveau physique, préparez-vous les mêmes séances de travail avant un match de coupe ?
ALAIN CASANOVA : Exactement pareil !
MEDIA-PITCHOUNES : Êtes-vous comme beaucoup d’anciens joueurs nostalgique des matchs aller-retour en coupe de France ?
ALAIN CASANOVA : Non, pour deux raisons, un match à élimination direct reste dans l’esprit de la coupe mais également c’est une fatigue supplémentaire et inutile pour les effectifs que de mettre des matchs aller-retour.
MEDIA-PITCHOUNES : Quelle qualité à t’on le plus besoin pour aller loin dans cette compétition ?
ALAIN CASANOVA : C’est ce que l’on disait tout à l’heure, cela se joue beaucoup au mental mais nous sommes également dépendant du tirage, il faut un peu de chance pour réussir!
MEDIA-PITCHOUNES : En tant qu’ex gardien, dans quel état d’esprit un gardien doit-il aborder la fameuse séance des tirs au but ?
ALAIN CASANOVA : En étant très serein, rester très relâché, et en pensant à être décisif tout en sachant que si ce n’est pas le cas, personne ne viendra lui reprocher. Il faut faire un vide dans sa tête, ensuite, ce ne peut être que du bonus pour lui.
MEDIA-PITCHOUNES : La coupe cette saison pour le TFC était un objectif ?
ALAIN CASANOVA : Au départ, l’objectif est d’aller le plus loin possible, plus les tours passent, plus les matchs avancent, cela le devient fatalement, si on passe la demi-finale, on se fixera comme objectif de la gagner !
MEDIA-PITCHOUNES : Pour cette fin de saison, allez-vous privilégier plus la coupe que le championnat ou êtes vous suffisamment costaud pour jouer les deux tableaux ?
ALAIN CASANOVA : Je pense que l’on est assez fort pour jouer les deux tableaux et ce n’est pas de la fatigue supplémentaire, c’est une épreuve bien située dans notre calendrier, et il est hors de question d’en privilégier plus une que l’autre.
MEDIA-PITCHOUNES : Vos joueurs ont-ils déjà un peu la tête au stade de France, commencent-ils à en parler ?
ALAIN CASANOVA : Non, ils sont très lucides et n’ont pas le stade de France dans leurs têtes. On s’est toujours donné comme objectif depuis le début de saison que le match le plus important est celui qui arrive, donc nos têtes sont à Grenoble! Nous aurons le temps de penser au match de Guingamp la semaine prochaine. Nous avons du vécu et avant de se projeter en finale, il faut passer ce match en demi qui ne sera pas facile …voir compliqué !
MEDIA-PITCHOUNES : Une élimination justement face à Guingamp pourrait-elle perturber l’osmose de votre groupe pour la fin de saison ?
ALAIN CASANOVA : Je ne sais pas, je pense que non. On n’y pense pas, on va tout faire pour se qualifier. Les victoires appellent les victoires mais c’est vrai qu’une élimination pourrait être mal vécue par le groupe du fait d’être éliminé aux portes du stade de France…
MEDIA-PITCHOUNES : Vous êtes-vous déjà préparé à cette éventualité ?
ALAIN CASANOVA : Pas du tout car moi je ne pense qu’à gagner les matchs! Je n’envisage que le positif ! Mes joueurs vous le diront, je ne parle jamais de défaite, mes objectifs sont la victoire et prendre les trois points à domicile ou à l’extérieur et je n’envisage jamais un nul ou une défaite !
MEDIA-PITCHOUNES : Pouvez-vous nous parler de cette opposition face à Shirrhein, l’atmosphère autour, l’ambiance, le stade…
ALAIN CASANOVA : Le fait qu’ils aient éliminés un club de deuxième division le tour précédent avait fait d’eux une équipe sympathique aux yeux de la France entière, les gens souhaitaient presque une élimination du TFC. Ils nous a donc fallu bien l’aborder, bien le préparer, les joueurs étaient prêts mentalement et physiquement. Nous avons respecté l’adversaire, nous leur avons proposé la meilleure équipe possible, et ce fut un match et une ambiance agréable. A la fin du match, je pense que nos joueurs ont démontré qu’ils étaient très humbles et très abordables pour tous ces joueurs de Shirrhein qui méritaient cet honneur pour leur parcours effectué précédemment.
MEDIA-PITCHOUNES : Quel autre match retiendrez-vous de votre parcours cette saison ?
ALAIN CASANOVA : Je dirai le premier face à Valenciennes, il a été important pour bien débuter cette compétition, nous nous sommes qualifié aux tirs au but. Ensuite, celui qui a été très important aux yeux des gens, qui a permis de prendre conscience qu’éventuellement on pourrait aller au bout, c’est celui face à Lille, une tres belle équipe, ce fut un défi jusqu’au bout, après un match ou l’on méritait de l’emporter, avant ces tirs aux but.
MEDIA-PITCHOUNES : Pour finir, la coupe n’a plus été gagnée par Toulouse depuis 1957, pouvez-vous promettre aux toulousains qu’elle sera de retour au capitole le 10 mai?
ALAIN CASANOVA : Là tu m’en demandes beaucoup ! Promettre qu’on la ramènera, non ! Mais promettre que l’on va tout faire pour la ramener aux toulousains, oui ! On va tout faire pour déjà passer la demi, ensuite sur un match au stade de France, tout est possible, quelque soit l’adversaire, alors rendez-vous le 10 mai !
PROPOS RECUEILLIS PAR MOUAZARI ET ANAS (media-pitchounes le 15 avril 2009)