PROFESSION ARBITRE

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DANS L’UNIVERS DES ARBITRES DE SPORTS COLLECTIFS (4ème épisode: Le Basket-Ball) 

 

A l’occasion du championnat du monde de basket des 17 ans féminines qui aura lieu du 16 au 25 juillet à Toulouse et Rodez, diverses actions et animations seront organisées autour des valeurs de partage et de respect. Plusieurs expositions seront misent en place par les jeunes de notre association, dont une sur l’arbitrage.
L’intérêt de cette exposition est de mieux connaitre ces hommes et ces femmes qui officient sur tous les terrains de sport, qui sont les garants des lois du jeu. Nous avons voulu, par le biais de cette exposition, comprendre leurs vies au travers de leurs disciplines respectives.
Après le football avec ALEXANDRE CASTRO, le rugby avec l’arbitre international ROMAIN POITE, le Volley Ball avec MORGANE HAMON.
Dernier épisode avec le Basket et Nicolas MAESTRE.

Media-Pitchounes : A quel âge avez-vous commencé à siffler ?
Nicolas MAESTRE : C’est dans un collège que j’ai été sensibilisé à l’arbitrage. à l’âge de treize ans. La structuration à l’époque n’était pas la même qu’aujourd’hui. On prenait un sifflet et on arbitrait les matchs UNSS le mercredi. C’était rudimentaire et nos professeurs avaient compris que c’était en initiant les jeunes qu’on pouvait leur faire prendre goût à une activité. Je m’entraînais la semaine entre midi et deux heures avec mon équipe et j’arbitrais le mercredi.

Media-Pitchounes : Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à entamer une carrière d’arbitre ?
Nicolas MAESTRE : J’ai choisi d’arbitrer ce sport pour différentes raisons. La première est qu’un de mes entraîneurs m’a dit un jour « si cela t’intéresse d’arbitrer, fonce !! ». Et j’ai foncé. Aussi, ma deuxième année de licence, le club dans lequel j’ai joué à disparu, faute de dirigeants. Les 10 cadets du club ont muté dans la structure associative où je suis licencié actuellement : le S.A. CAUSSADE. 3 joueurs mutés seulement pouvaient participer aux rencontres. Nous avions alors instauré un roulement et nous ne pouvions jouer que peu souvent alors au lieu de rester sur la touche j’ai suivi la filière arbitrage.

Media-Pitchounes : Pourquoi avoir choisi ce sport ?
Nicolas MAESTRE : J’ai choisi de jouer au basket quand mon grand frère (1 an de plus…) s’est mis à jouer au basket. Je voulais toujours tout faire comme lui. Alors j’ai commencé à jouer. On avait un panneau de basket à la maison, notre père nous ayant aménagé une petite aire de jeu play ground … j’avais alors 16 ans. J’ai tout de suite adoré ce sport.

Media-Pitchounes : Un arbitre est-il un sportif à par entière ?
Nicolas MAESTRE : La performance de l’arbitre doit être comparable à celle du joueur. Sa préparation physique doit être irréprochable. L’entraînement dans la semaine et plus globalement au cours de la saison doit être continu et régulier. Pour ma part, je pratique la natation, la course. L’arbitre doit être présent pendant les phases de 40 minutes de jeu, le moindre retard pouvant engendrer des erreurs. Sa préparation psychologique mentale (gestion du stress, gestion des déplacements, gestion de l’équilibre familial), ses connaissances (jeu, règles, règlements, droits, actualités…), applications vidéo (vision des matchs, entraînement vidéo), suivi médical (1 à 2 matchs par semaine), gestion de son état de fatigue (saisons longues), formation d’autres officiels (gestion humaine, coaching). Pour ces raisons, je considère que l’arbitre est un sportif. Le juge de chaise au tennis ne connaît pas la même activité physique mais les sports collectifs en général demande à être proche des joueurs.

Media-Pitchounes : Etes-vous pour la professionnalisation de l’arbitrage ?
Nicolas MAESTRE : Je suis très favorable à la professionnalisation pour différentes raisons évoquées ci-dessous : il y a peu de personnes qui s’orientent dans les clubs vers l’arbitrage ce qui peut conduire à une absence drastique d’officiels dans les plus petites divisions. Cela peut compliquer la progression constante des joueurs et joueuses. De plus, des entraîneurs, éducateurs ou moniteurs sont présents pour les encadrer alors que les joueurs professionnels sont assistés de managers, directeurs techniques, directeurs administratifs, agents… Un véritable monde professionnel, hiérarchisé économiquement, avec de véritables entreprises et sociétés, dont le sort est géré par des amateurs : les arbitres.
Un des moyens pour éviter ce dysfonctionnement, sans pour autant être la solution à ce problème, peut être une orientation de l’arbitrage vers la professionnalisation. Il est demandé aux arbitres de manifester une compétence de très haut-niveau sans pour autant en avoir tous les moyens ; d’où un problème de performances et d’efforts pour y parvenir. Même si l’on comprend le regard neutre de l’arbitre, son regard doit pouvoir juger de la manière la plus correcte qu’il soit, pour ne pas léser le travail du sportif ou de l’entraîneur réalisé toute la semaine dans le cadre de son travail. Ainsi au plus haut-niveau la professionnalisation me semble inéluctable.

Media-Pitchounes : Dans quel sport, le respect des arbitres est le plus important ?
Nicolas MAESTRE : Indéniablement, au rugby l’arbitre est respecté. Les joueurs disent toujours « Monsieur l’arbitre », une contestation est immédiatement sanctionnée de 10 mètre de recul. C’est une question de culture dans ce sport. Les règlements ont privilégié le respect de l’arbitre

Media-Pitchounes : Puisque l’arbitre n’est pas professionnel, je suppose que vous avez une activité à côté?
Nicolas MAESTRE : Je n’ai pas conservé l’activité que j’avais à la suite de mes études. Je travaillais dans le monde de la recherche médicale. Aujourd’hui, je suis salarié de la Fédération Française de Basket-Ball comme Responsable Technique du Sud-Ouest, formateurs pour les formateurs d’arbitres et arbitre international.

Media-Pitchounes : Quand un match est télévisé avez vous une pression particulière ?
Nicolas MAESTRE : les téléspectateurs ont la chance d’avoir des ralentis, différents angles de vue. Ce que nous faisons d’ailleurs dans nos débriefings vidéos. Cet état de fait induit bien sur la pression de l’image car faire une erreur a son importance en tant réel. Imaginez lorsque le réalisateur repasse en boucle les images…c’est une situation plutôt négative. Les excellentes décisions ne sont elles pas souvent médiatisées…

Media-Pitchounes : Quelle est votre équipe préférée en tant que supporter et non en tant arbitre ?
Nicolas MAESTRE : Je n’ai pas d’équipe favorite. On ne peut pas avoir d’équipe favorite si on arbitre. Il existe des clubs qui ont des structurations professionnelles et qui peuvent être montrés en exemple mais je ne peux pas souhaiter qu’une équipe soit championne de France. Imaginez si j’y vais diriger une rencontre…

Media-Pitchounes : Quel a été votre meilleur moment d’arbitrage ?
Nicolas MAESTRE : Il y a de très grands moments que le basket m’a permis de vivre. Le meilleur de tous fut  la belle de la finale de 2003 : Pau-ASVEL. Un moment fort dans la carrière d’un arbitre. Il faut savoir que nous « jouons » nous aussi nos matchs, nous donnons le meilleur pour aussi aller en finale, comme le font les joueurs.

Media-Pitchounes : Qu’est ce qui pourrait pousser les jeunes à s’engager dans l’arbitrage ?
Nicolas MAESTRE : Le plaisir du jeu est le moteur de l’arbitre. Aussi, le simple fait de diriger une rencontre, de permettre aux joueurs de s’exprimer doit être le carburant de l’arbitre. Cependant, les conseils que je leur répète sans cesse est de garder le cap sur leurs objectifs scolaires. Cette passion doit les aider à se sentir bien au quotidien, les examens étant la priorité. Le basket ne fait vivre que peu de personnes.
Il est impératif de continuer à jouer au basket avec leurs copains/copines. L’arbitrage est une activité qui se pratique sans ses partenaires et l’appartenance à un groupe est capital à cet âge là.
Qu’ils aillent voir du basket le samedi soir ou le dimanche ou bien qu’ils regardent des matchs télévisés.Il y a malheureusement bien plus de situations qui peuvent conduire un arbitre à stopper son activité (heurts, violences, insultes, …) qu’à l’inciter à continuer ; c’est pourquoi il faut savoir s’entourer d’un « coach ». Une personne qui va accompagner, aider, soutenir le jeune officiel.

Media-Pitchounes : Quelles démarches doivent-ils entreprendre ?
Nicolas MAESTRE : Se renseigner au près de son club, son Comité ou sa Ligue. Ils seront orientés vers les écoles d’arbitrage de clubs ou les formations labellisantes de Comité.

Retrouvez l’épisode 1 : Alexandre CASTRO, Football :

Retrouvez l’épisode 2 : Romain POITE, Rugby

Retrouvez l’épisode 3 : Morgane HAMON, Volley-Ball

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