INTERVIEW JEAN AZEMA PRESIDENT DES SPACER’S VOLLEY « ON PEUT SE FAIRE UNE PLACE A TOULOUSE »
Professeur de lettres à l’université du Mirail, JEAN AZEMA connait parfaitement le Volley-ball puisqu’il évolua sous les couleurs entre autres de Montpellier en Nationale 2.Il est toujours resté dans le monde du Volley, sa passion, et après avoir mis fin à sa carrière de joueur, il a toujours œuvré pour son sport jusqu’à devenir secrétaire général en 1994 du club toulousain lors de la fusion des deux clubs phares, le TOAC et le TUC. Aujourd’hui, président, il a comme ambition de regoûter au parfum européen avec les SPACER’S mais surtout que ce sport soit enfin reconnu auprès du public toulousain.
Media-Pitchounes : Pouvez-vous vous présentez en quelques mots et comment devient on président des Spacer’s ?
Jean Azema : Je suis enseignant à l’université du Mirail, je suis dans le volley depuis l’âge de quatorze ans environ, tout d’abord comme joueur, entraineur et par la suite comme dirigeant. Alors, on devient président de club en passant par toutes ces étapes, c’est toujours mieux quand l’on a été joueur, mais il y a des présidents qui n’ont jamais été joueurs. Dans notre club, on peut dire qu’il y a un groupe assez ancien et que cela s’est fait par succession, par roulement.
Media-Pitchounes : Comment réussissez vous a gérez ce club et comment vous y prenez vous ?
Jean Azema : Alors je ne sais pas si je gère tout le club mais je tente de le gérer (rires), c’est déjà autre chose ! D’abord un club professionnel, même à notre dimension qui n’est pas comparable à celle du TFC ou du Stade Toulousain, c’est avant tout une partie sportive, donc il faut choisir les bons entraineurs, les bons cadres qui vont former les jeunes et l’équipe professionnelle et à coté de cela , il faut avoir une structure administrative qui s’occupe de tout le fonctionnement du club, que cela soit du secrétariat ou du marketing. Ensuite il y a le groupe des bénévoles qui sont les dirigeants et qui gère la politique du club.
Media-Pitchounes : Comment peut-on se faire une place sur le plan sportif quand on se retrouve dans une ville avec des clubs comme le TFC ou le Stade Toulousain ?
Jean Azema : Écoutez, si vous avez la réponse vous me la donner (rires). C’est toute la difficulté que l’on a et je pense que c’est pareil pour le handball ou pour le basket. Alors on peut se faire une place parce que c’est un sport qui est différent des autres, il y a une spécificité propre au volley…c’est le seul sport ou il ne faut pas laisser tomber le ballon par terre.
Media-Pitchounes : Comment analysez-vous le début de saison de votre club ?
Jean Azema : Plutôt bonne, malgré la défaite contre Paris. On a eu un mauvais résultat mais qui été prévisible contre Saint Quentin qui se succédait à trois matchs difficiles et les joueurs ont puisé dans leur réserves. Ils ont perdu face à Poitiers qui est une équipe de très haut niveau, ils ont gagné a Ajaccio 3 à 2 et après avoir été mené ici face a Rennes 2 à 0 ils ont gagné 3 à 2 donc il y eu un état de fatigue important et on l’à ressenti encore un peu ce soir. Cela dit le résultat global du début de saison et plutôt bon puisque l’on aura ramené des points contre des équipes qui ne laisseront pas beaucoup de chance à d’autres équipes.
Media-Pitchounes : Comment expliquez-vous les rencontres qui s’enchainent, la récupération est elle dure à gérer pour les joueurs ?
Jean Azema : Oui elle est dure a gérer, donc comment je l’explique, c’est assez simple. L’année dernière la division comportait 14 clubs, cette année, elle en comporte 16 ! En plus le calendrier est réduit parce que l’équipe de France a joué cet été, donc on a repoussé le début de la saison. Le calendrier est très resserré ce qui est très dur à gérer à la fois pour les dirigeants, les organisateurs et bien entendu pour les joueurs. Donc une très grande fatigue s’est fait sentir, à cela s’ajoute pour nous un effectif très réduit, il y a des équipes qui résistent mieux que d’autres.
Media-Pitchounes : Selon vous que manque t-il au volley pour devenir un véritable sport populaire ?
Jean Azema : C’est déjà un sport populaire ! C’est le premier sport pratiqué au monde, il y’à des pays qui ne connaissent pas le foot alors que partout ou vous allez il y a du volley ! Ce que l’on ne sait pas, c’est également le premier sport universitaire au monde. Au volley il y a autant de femme que d’homme alors que souvent dans les autres sports c’est plutôt masculin, donc le volley a des caractères populaires mais c’est plutôt le coté médiatique qui pose problème.
Media-Pitchounes : Selon vous dans quels domaines le volley à t-il le plus évolué ces dernières années ?
Jean Azema : Il y a 20 ans, c’était un sport amateur, le professionnalisme était vraiment naissant et il a passé ce cap en se professionnalisant, à présent, les joueurs se consacrent entièrement au volley, ils ont tous un contrat pro. Les entrainements ont évolué, le physique a évolué et il y a eu une professionnalisation au niveau du jeu. Le seul bémol, concerne le financement le volley, là, on est loin d’être professionnel…
Media-Pitchounes : Pouvez-vous nous parler de l’opération baby volley ?
Jean Azema : Le baby volley, c’est une opération que je voulais personnellement. Elle est là pour faire connaître le volley chez les enfants mais également chez les parents. Il ne s’agit pas de faire pratiquer le volley à des petits mais plutôt de s’amuser en favorisant les contacts avec le ballon et les déplacements sur le terrain de volley qui est tout petit, on leur apprends tout cela, c’est une démarche pédagogique et éducative. Ensuite on s’est aperçu que dans le quartier, il y avait peu d’activité pour les petits, ils découvrent le palais des sports, ils habitent à coté mais ne savent pas que cela existe, c’est tout un travail de découverte en espérant que quelques jeunes jouerons au volley plus tard.
Media-Pitchounes : Que souhaitez-vous pour votre club en 2010 ?
Jean Azema : Je vais vous dire des choses simples, ce qui est le plus important pour des clubs de sport comme le notre c’est la stabilité, ce qui signifie que l’équipe pro se stabilise dans les meilleures équipes de ligueA et que les équipes jeunes continuent d’avoir de bons résultats. Il faut également une stabilité financière car les partenariats financiers vont essentiellement au foot, si nous étions dans une ville comme Tours ou Poitiers ou il y à de grands clubs de volley, je vous aurez certainement tenu un autre discours.
Propos recueillis par Amandine et Delphine
Novembre 2009