INTERVIEW JEAN RESSEGUIE de RMC

Nouvel épisode de nos deux reporters VIP lors du dernier TFC-PSG…

Si il y’a bien une voix sur les ondes nationales qui revendique son attachement au sud-ouest et au Toulouse Football Club, c’est celle de JEAN RESSEGUIE le soir sur RMC.

Originaire de Montauban, il débute la radio des 16 ans et commente son premier match à 24 ans en 1987, et quoi de mieux pour débuter qu’un match du TFC, comme le font nos deux jeunes commentateurs qui ont eu la chance de rencontrer un homme de « voix » mais aussi un homme avec un coeur et une gentillesse attachante.

JCS : Comment vous est venu la passion de commenter ?
Jean RESSEGUIE : Alors tout d’abord, c’est une vocation de journaliste car commentateur, tu ne le fais pas du jour au lendemain. Et ensuite, j’étais toujours passionné de foot et puis j’ai joué au football à un très très petit niveau, toujours passionné de radio parce que j’ai connu l’époque de Saint-Étienne et j’écoutais les journalistes à la radio et à l’époque il n’y avait pas la FM c’était le poste réglé grandes ondes c’était fabuleux et j’écoutais RMC j’ai pas fait exprès, j’ai découvert la radio grâce à Didier BONNE qui est d’ailleurs originaire de Toulouse et Bernard STENER c’est venu comme ça. À l’école, j’essayais de m’initier un petit peu à la radio donc je le faisais chez moi je commentais devant la télé avec un micro et un petit magnétophone et après j’ai travaillé dans une radio privé à Montauban Back RC Radio dans laquelle je commentais les matchs de 3ème division à l’époque de foot de Montauban et de fil en aiguille je me suis retrouvé à monter plus haut et à arriver à RMC.

JCS : Quel a été le 1er match que vous avez commenté ?
Jean RESSEGUIE : Alors la date, je ne suis pas très sur, mais c’est Toulouse – Lille. En professionnel, c’était Toulouse – Lille à l’ancienne du Stadium, avec la nacelle suspendue avec chaque fois que quelqu’un bougé, on avait l’impression qu’on allait tomber sur la pelouse.

JCS : Préférez-vous commenter un match ou le regarder ?
Jean RESSEGUIE : J’aime regarder le match aussi, commenter c’est sympa, c’est le métier, c’est la fougue, c’est l’envie, c’est le commentaire brut de ce qu’on voit c’est le métier de journaliste et de commentateur, d’écrire ce que l’on voit mais j’aime bien venir de temps en temps voir des matchs, ça m’arrive quand je suis en vacances et que je ne travaille pas pour RMC la possibilité de venir au Stadium et de venir voir des matchs du TFC. Pas assez souvent à mon goût, c’est comme ça.

JCS : Vous êtes d’ici ?
Jean RESSEGUIE : C’est le club de ma région, je ne peux pas me considérer comme un supporter parce que je n’ai jamais été supporteur en tant que tel avec le drapeau, le maillot, dans les virages du Stadium mais c’est le club de ma région donc je défends le club de ma région qui plus est à Paris où il n’y a pas beaucoup de toulousains. Ensuite, c’est le club qui m’a vu débuter en tant que journaliste dans le milieu professionnel donc rien que par rapport à ça, je lui dois beaucoup.

JCS : Auriez vous voulu être footballeur dans votre jeunesse ou l’avez vous été ?
Jean RESSEGUIE : Oui mais alors petit niveau de football, c’était en junior et footballeur professionnel non je ne peux pas dire que c’est quelque chose qui me fait rêver. Parce que rapidement j’ai du me rendre compte que je n’étais pas très bon et par contre d’être sur un terrain et de penser à des gens qui commentent de me dire un jour « tiens puisque je n’arriverais pas à jouer au football pourquoi ne pas commenter un match ». J’ai donc plus rêvé dans ce sens, de faire ce métier là parce que sur le terrain je savais que j’étais limité

JCS : Comment vous préparez vous pour commenter les matchs, des habitudes, … ?
Jean RESSEGUIE : Des habitudes non, j’ai un ordinateur dans lequel j’ai des statistiques que je me fais moi même. Je récupère les buteurs, les matchs où ils ont marqué, je lis beaucoup la presse en l’occurrence pour le match TFC-PSG, j’ai lu La Dépêchen le Parisienn l’Équipe pour voir un peu ce qu’ils proposent comme composition d’équipe, les statistiques pour les glisser un moment donné dans le match, les 34 ans aujourd’hui de Pauleta. Le fait que Toulouse n’a pas perdu de gros matchs contre de gros adversaires depuis le début l’année 2007. Donc voilà on essaye de référencer beaucoup d’informations, pour pouvoir meubler un peu les commentaires car on fait l’intégralité on est jamais sur non plus qu’un match va être extraordinaire à commenter de la 1ère à la dernière minute

JCS : Cela vous arrive t il d’improviser pendant un match ?
Jean RESSEGUIE : Totalement, on ne fait que ça. Le commentaire de match on ne fait que ça, on n’a rien à lire. Quand tu fais un match en intégralité, quand tu fais des points je sais qu’à une certaine époque et j’en connais certains parce qu’ils ont un temps très limité d’écrire 2 – 3 trucs et se reportent sur ce qu’ils voient sur le terrain nous on ne peut pas ce n’est pas possible. Donc on ne fait que raconter ce que l’on voit. Il faut donc bien travailler les numéros des joueurs, mais à force on les connait. C’est que du commentaire, que de l’improvisation mais ce n’est pas de l’improvisation au sens où on ne sait plus quoi dire à un moment donné c’est de l’improvisation dans la construction des phrases par rapport à une image et une action à décrire concrètement pour que les gens qui eux n’ont pas l’image de l’autre côté de la radio sachent où est le ballon donc rappeler où on joue, le temps que l’on joue, les buts marqués, le noms des buteurs parce que l’on écoute pas un match du début à la fin. On arrive de temps en temps à la radio et on veut savoir ce qu’il se passe. Bon, moi le premier ça m’agace quand j’écoute la radio depuis 4 minutes et que je ne sais pas combien ça fait sur le match que j’écoute. C’est des trucs comme ça mais on improvise totalement, c’est clair.

JCS : Vous arrive-t-il de commenter un match qui vous ennuie et qui est donc difficile à commenter ?
Jean RESSEGUIE : Oui, ça arrive très souvent, en Ligue 1 surtout. Là tu vois je rentre de Manchester où j’ai commenté le match de Ligue des Champions Manchester – Milan AC, j’avais l’impression d’être sur une autre planète. Quand je redescends en Ligue 1, il y a des matchs qui sont vraiment chiants il n’y a pas d’autre mot je le mets entre guillemets à commenter. Pour vous dire, Sedan – Toulouse, j’y étais, je me suis bien ennuyé pendant 1 heure de jeu, ça arrive d’avoir des matchs et dans ces cas là, il faut meubler. Il faut d’abord dire ce qu’il se passe pour ne pas troubler l’auditeur et si on s’ennuie, il faut le dire, il faut dire ce que l’on voit sur le terrain n’est pas terrible. Et malheureusement en Ligue 1, ça arrive souvent.

JCS : Comment faites vous pour rendre un match vivant ?
Jean RESSEGUIE : Je crois que vous vous étiez rendu compte que je parle très vite, c’est ma marque de fabrique, c’est l’accent, je ne veux pas le perdre et je ne veux plus le perdre ! Je commente très vite les actions, dire le maximum les choses en un minimum de temps parce que sur RMC, on a décidé de ne pas donner la vedette à un commentateur, c’est un duo qui commente on a chacun 20, 30, 40 secondes mais si ce n’est que pour 10 secondes on mettra du rythme si le match est ennuyant pour en revenir à ce que tu disais, à un moment donné si tu as 0 à 0 et que tu vois rien tu te passes la parole le plus souvent tu reprends des faits marquants du match mais toujours maitre du débit c’est ma marque de fabrique

JCS : Avez-vous commenté un match à la télévision ?
Jean RESSEGUIE : Non, jamais

JCS : Aimeriez-vous le faire ?
Jean RESSEGUIE : J’aimerais le faire si un jour une télévision décide de recruter quelqu’un qui vient de la radio et qui lui donne la possibilité de commenter un match comme il le commente à la radio. Ca ce n’est pas gagné mais voilà, je vous dis ça parce que de plus en plus je me rendu compte qu’on avait institué quelque chose avec RMC un ton différent et que pendant la coupe du monde par exemple en 2006, beaucoup ont regardé les images et écouté RMC à la radio. Donc voilà ce qui me tenterait mais plus une expérience, car à la radio, je suis trop bien où je suis, il faudrait vraiment une grosse opportunité mais ce n’est pas possible. Aujourd’hui ce qui m’intéresserait c’est qu’une télévision fasse confiance à des journalistes de radio pas spécialement nous RMC, qu’elle fasse confiance à des journalistes de radio, que l’on nous laisse faire nos commentaires radio. Je ne sais pas, ça me paraît très compliqué par rapport à tout ce qui ce fait à la télévision mais je pense que l’expérience serait très intéressante à mener

JCS : Quand vous regardez un match à la télévision, cela vous arrive t il de commenter à la place du commentateur ?
Jean RESSEGUIE : J’arrive à regarder les matchs tranquillement. Non, c’est rare, si je suis entre copains, faire le couillon, oui ! Mais c’est très rare.

JCS : Que pensez vous de l’équipe du TFC êtes vous surpris de leur classement ?
Jean RESSEGUIE : Surpris oui et non. Ce qui s’est passé avant avec Eric MOMBAERTS c’est fabuleux récupérer le club reconstruire le club, national, Ligue 2 et Ligue 1 il ne faut pas l’oublier parce qu’ils sont partis de très très bas mais ce que fait aujourd’hui Elie BAUP avec le groupe qu’il a, je pense qu’il est en train d’en tirer le meilleur avec un groupe fabuleux qui a compris que le soir où ils ont pris la dérouillé ici contre Nantes , il fallait qu’ils se remettent en cause et je trouve qu’ils sont, alors deuxième du championnat c’est peut être un peu haut mais 3, 4 ou 5 c’est leur place par rapport au jeu qu’ils proposent aujourd’hui et par rapport à l’état d’esprit de l’équipe et ça ne surprend pas avec Elie BAUP , pas du tout

JCS : Quel est votre joueur préféré dans l’équipe ?
Jean RESSEGUIE : C’est difficile. J’ai un pote dans l’équipe que je connais depuis longtemps, c’est Laurent BATTLES. Donc lolo j’aime bien, Dominique ARRIBAGE je le connais aussi mais j’avoue que quand même je suis sous le charme de Nicolas DOUCHEZ, cette année. Il a réalisé jusqu’à ce jour une très belle saison avec ce qu’il a pris comme pression avec l’histoire de l’intersaison de BARTHEZ, je viens, je ne viens pas, moi je dis chapeau. Pour moi, c’est plus qu’ELMANDER. Parce que Elmander c’est la surprise, Nicolas DOUCHEZ c’est la révélation, parce qu’il avait déjà montré l’année dernière sur quelques apparitions qu’il était capable d’atteindre ce niveau là. J’avoue qu’aujourd’hui c’est celui qui m’a le plus séduit

JCS : Pensez vous qu’il peut aller au bout, c’est-à-dire en sélection ?
Jean RESSEGUIE : Oui je pense, je ne sais pas s’il pourra y aller maintenant, il a 27 ans si je ne dis pas de bêtises. J’ai peur qu’il soit comme LANDREAU à une certaine époque. C’est-à-dire un peu trop âgé au mauvais moment mais on peut se pencher sur son berceau pour le maillot de l’équipe de France, pourquoi pas. Peut être pas pour être n°1, mais pour être n°2 ou 3 pourquoi pour l’euro 2008. Mais il faut attendre de voir ce que va donner la prochaine saison. C’est celui qui m’a le plus agréablement surpris, honnêtement

JCS : Mais il y a aussi Jeremie JANOT de Saint Etienne
Jean RESSEGUIE : Oui mais bon si on reste sur les gardiens, c’est Hugo LLORIS. C’est pas mal, c’est un ton au dessus de Nicolas par rapport à l’âge il est au top niveau aujourd’hui dans un club qui joue la descente en plus, ce n’est pas facile il a un bon niveau par rapport au fait qu’il est dans un club qui joue la descente et que lui en plus est un gamin, il a cet avantage là.

JCS : Vous arrive t il d’être énervé quand le public lance des fumigènes… ?
Jean RESSEGUIE : Oui, mais de toute façon la connerie des gens, t’es obligé d’être énervé après ça comme quand tu entends des sifflements, des insultes, des projectiles comme tu vois parfois sur un terrain de football. Il y a en certains qui tapent des corners avec la protection de la police c’est surréaliste, d’écrire raciste, c’est surréaliste. J’ai lu aujourd’hui l’interview de CANTONA, dans l’équipe magazine, le football est un jeu et pour lui ça toujours été un jeu et le foot doit rester un jeu ça doit être un terrain de jeu où on doit se respecter et tout ce qu’il se passe autour c’est infligeant. Ce que vous faites vous déjà à la base c’est déjà très bien il faudrait que ce soit relayer par les instances. Moi j’aimerais qu’en France on voit un jour qu’un arbitre arrête un match par ce qu’il se passe des choses dans les tribunes. On a vu aux Pays-Bas de temps en temps mais en France j’aimerais bien qu’un arbitre prenne sa responsabilité c’est peut être dur pour lui pour gérer derrière, mais qu’il prenne la responsabilité d’arrêter un match. Quand ça va pas, il y a des affrontements dans les tribunes, des cris racistes à l’égard d’un joueur quand on ne respecte pas le jeu et les joueurs j’aimerais bien voir un arbitre arrête un match ne pas le reprendre que les gens comprennent.

Par MATHIEU et KEVIN. AVRIL 2007